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 Ecriture "planifiee"?

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Foxi
   
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   Pensée du jour  :  Les giraffes sont a l'origine de l'extinction des licornes
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Foxi  /  Journal du posteur


Soir' ou Jour' a tous!

Ca fait longtemps que je me pose cette question, plus exactement depuis que j'ai commence a faire ce qu'on appelle des analyses de texte dans notre "beau" systeme educatif.
D'apres ce que disent pratiquement TOUT les profs de francais, en ecrivant, l'ecrivain remplit son texte de symboles, de sous entendus, d'icones...

Exemple:
J'ai du ecrire comment interpretrais-je une scene de L'Ecole des femmes, de Moliere. Mon idee etait de placer Agnes face a la fenetre, le regard perdu dans la vague.

Je trouvais que ca "le ferais bien". Mon prof m'a demontre qu'en fait, j'avais ecris ca parce que regarder par la fenetre est un symbole de liberte.

Euh... non.

Je vous demande donc, chers collegues JE, est ce que, lorsque vous ecrivez, vous "planifiez" ainsi chaque geste de votre personnage. Vous dites vous, en ecrivant "Ainsi je pourrai souligner le caractere violent de la scene et la transformation qui s'opere en mon personnage"?

Voila. Bonne soiree/journee a tous!
 
Tim
   
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Tim  /  Morceau de musique survitaminé


Je me suis toujours dit que tout ce qu'on relevait dans les commentaires de français (et toutes les suggestions des profs) avait de grandes chances d'être justifié, simplement je doute que l'auteur ait explicitement eu cela en tête.

J'explique: quand on relève que des phrases courtes accentuent la tension de la scène, ou qu'il existe un champ lexical de la peur omniprésent, je doute que l'écrivain se soit dit "Hey, buddy, je vais mettre plein de mots relatifs à l'angoisse, et puis je vais faire des phrases bien courtes, là, ce sera tendu comme ça." Pourtant, il le fait, intentionnellement, intuitivement... parce que "ça le fait bien", dans le fond.

Alors peut-être que tu n'as jamais voulu mettre dans cette fenêtre une image de liberté. Mais si ça t'est venu à ce moment là, dans la scène là, et que ça t'a paru correspondre, c'est peut-être réellement parce que dans l'imaginaire collectif, regarder par la fenêtre c'est laisser ses pensées en liberté.
http://timslam.blogspot.com
 
Elouan
   
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Elouan  /  JE Lambda. (Cuvée 2012.)


On peux pas vraiment en décider définitivement de ta question. Il est très possible que ça dépende des auteurs, mais dans l'ensemble je suis d'accord avec Tim. Ceux qui disent que les analyses de texte vont beaucoup plus loin que les auteurs ne l'ont soupçonnés se trompent, mais en même temps il y a tout de même des éléments qui s'immiscent dans le texte de façon inconsciente. Et qu'on ne peux lire qu'entre les lignes. D'où que les lecteurs comprennent des romans des choses que les auteurs n'ont pas compris eux-même. ça arrive, ça aussi.
 
Faust Federel
   
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Faust Federel  /  Journal du posteur



Je me méfie comme de la peste de tous les professionnels de l'interprétation de l'art, professeurs en tête. Pour avoir fait une année d'histoire de l'art, je peux affirmer que certaines de leurs interprétations ne sont là que pour justifier le salaire de ceux qui les profèrent...

 
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Invité  /  Invité


Ce qui fait la richesse d'un texte, c'est la multiplicité des symboles, des interprétations, des significations possibles. La volonté, tout simplement l'avis de l'auteur, ne compte pas vraiment. Une fois qu'il a posé les mots sur la feuille, le texte nous appartiennent à nous lecteurs, il est lâché. Nous sommes alors libres d'y voir tous les sens possibles. Il n'y a pas, en littérature, une lecture univoque. Au contraire.
 
Andylan
   
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   Pensée du jour  :  "J'aurai dû écrire sur les rivières secrètes coulant sur Toronto."
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Andylan  /  Gloire de son pair


Je suis particulièrement d'accord avec Zarathoustra, bien que ça ne réponde pas au sujet à mes yeux. L'importance n'est pas dans ce que l'auteur veut mettre/démontrer dans son texte mais plutôt dans l'expérience que le lecteur en fait.

Pour ce qui est de la question, je pense qu'on cherche parfois trop de symboles partout. Bien sûr que certains sont calculés, particulièrement dans les descriptions. Si on précise qu'un vêtement est blanc, c'est que la couleur a une importance à nos yeux, qu'elle soit primordiale ou anecdotique. Cependant, si on ne note pas la blancheur du vêtement, ça peut tout autant être par volonté ("Je ne fais pas une description de la couleur du vêtement pour vraiment faire une description floue, peu précise, et signifier ainsi un certain aspect du narrateur/personnage/histoire...") ou bien par inutilité ("La couleur du vêtement n'a pas d'importance."). Sur ce détail, par exemple, la question n'est pas solvable, à moins de demander directement à l'auteur, en priant qu'il ne soit pas déjà sous la tombe.
De même, pour les scènes de narration, écrire qu'un personnage prend une chaise et s'assied dessus pour écrire une lettre (par exemple), ça peut autant signifier que la posture assise donne du sérieux, de l'aise, du calme, du temps... que la suite du récit. Il faut juste rester en raccord avec la personnalité du protagoniste.

Après, pour les "règles d'écriture classique" comme la longueur des phrases, la ponctuation, les temps grammaticaux, etc, c'est très certainement pleins de sens, qu'il soit volontaire ou inconscient (comme l'a bien dit Tim et l'a bien développé Ladis).
 
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Ça peut être fait consciemment (l'écrivain se dit : il faut que je fasse ça ou que mettre ça au fil du texte [y'a des carnets d'écriture qui le montrent]), inconsciemment comme l'explique bien Tim mais aussi sans vraiment le faire exprès (petit à petit : d'une envie de faire cela en additionnant à telle chose naît ceci). Le fait est que tout s'emboîte pour former quelque chose de solide, de diversifié et de mûri à l'arrivée. En général, ces livres là sont des classiques à cause de leur portée, de leur richesse. Après, il y a plein d’interprétations possibles ce qui accentuent encore leur richesse.
Ex : Je doute que l'incipit de Bel-Ami de Maupassant et que son excipit soient construits en miroir de manière inconsciente et que certains passages dans le livre ne soient pas réfléchis.

Les livres modernes, mis à part quelques uns, n'ont pas le même but, la même portée qu'avant et s'ouvrent plus à un grand public c'est pourquoi on ne trouve plus trop de tels choses.
Après, on fait comme on veut.
 
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pardon c'est vrai je suis bêtement à coté avec ma science infuse.
 
Marc Anciel
   
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Marc Anciel  /  Sous-chef de projet démoniaque chez Édilivre


J'ai vu ça à la fac et en gros c'est fifty-fifty. 50% de réflexion consciente et 50% de réflexion inconsciente.
Et c'est parfois beau de se rendre compte après coup du boulot de son inconscient.
http://leguidedelecrivainambitieux.blogspot.fr/
 
Lohengrin
   
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Lohengrin  /  Chevalier au Pancréas


Citation :
D'apres ce que disent pratiquement TOUT les profs de francais, en ecrivant, l'ecrivain remplit son texte de symboles, de sous entendus, d'icones...

Les profs de français, oui. Pas les écrivains.
Présumer d'une intention quelconque, venant de quelqu'un qu'on ne connait pas, et qui plus est quand cette personne est morte et ne possède de fait aucun droit de réponse, est assez aberrant en fait.

Si réellement la question vous intéresse, je pense que le mieux serait encore de lire ce que les auteurs eux-même en disent, ils en savent sûrement plus que Nicolas Dupont, 35 ans, prof de français en cinquième B. (Je grossis le trait, mais...)

Je ne crois pas qu'il y ait une seule réponse, implacable et universelle, à cette question. Je ne crois pas qu'il y ait au monde deux écrivains qui travaillent exactement de la même façon. Je ne crois pas qu'il y ait une unique clef de lecture, une seule manière de lire, une encyclopédie de l'interprétation figée.

Citation :
La volonté, tout simplement l'avis de l'auteur, ne compte pas vraiment. Une fois qu'il a posé les mots sur la feuille, le texte nous appartiennent à nous lecteurs, il est lâché. Nous sommes alors libres d'y voir tous les sens possibles.

Je ne suis pas du tout d'accord avec ça, par exemple. Je ne vois pas pourquoi, en partageant son texte, un auteur devrait être forcé d'y renoncer. Cette façon de penser est courante, mais elle m'attriste beaucoup.
On ne peut pas refuser au lecteur le droit de projeter ce qu'il veut dans un texte, mais ce n'est pas une raison pour affirmer des choses telles que "il ne nous appartient plus" ! L'auteur reste seul possesseur de son oeuvre.

 
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malheureusement non
 

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