Bonjour la communauté JE =)

Voilà, à force de lire, lire et relire, de voir X films (et pas de films X hein, je précise, je vous connais), de perdre mon temps sur des séries américaines (mais nan, les regarder en VO, ça sert)... J'en arrive à un constat qui me semble... limite. Est-ce que une oeuvre développe forcément un concept nouveau ? Parce que, j'ai beau retourner le problème dans tous les sens, je dois me rendre à l'évidence : les films/livres/séries... qui plaisent, partent toutes, ou tournent autour d'un concept, d'une idée inédit(e), plus ou moins dérivé(e) de ce qui prééxistait... Mais je sais pas, ça me chiffone. Y a pas que ça pour moi dans un bouquin, et on doit bien pouvoir trouver un bouquin sur cette terre qui est d'une banalité déconcertante (sur le fond), sans aucun renouveau, concept où je ne sais quoi, et qui pourtant est apprécié ?

Voilà, vous en pensez quoi ?

NB : j'ai pas précisé, mais là je parle surtout de littérature/cinéma jeunesse (type fantasy), parce que j'ai déjà ma réponse en ce qui concerne la littérature en général ^^

Gregorian a écrit:

NB : j'ai pas précisé, mais là je parle surtout de littérature/cinéma jeunesse (type fantasy), parce que j'ai déjà ma réponse en ce qui concerne la littérature en général ^^

drôle, parce que la question me semble beaucoup plus complexe dans l'autre sens

je travaille actuellement sur le traitement des genres dans une piece de theatre des annees 60 pour mon memoire et je dois t'avouer que ma conclusion va tourner autour du fait que ceci n'est qu'un miroir de la societe britannique des annees 60 et que l'oeuvre pose la question, pour un dramaturge engage comme Edward Bond, de se contenter de montrer ou d'apporter du nouveau pour changer. c'est pourquoi ta question m'interpele pour le reste meme si le lien est mince au final.

je pense que non, une oeuvre n'apporte pas forcement quelque chose de nouveau, c'est d'ailleurs pourquoi on inscrit certaines oeuvres dans des mouvements. parfois, et surtout aujourd'hui en plus on prefere retrouver un meme style que quelque chose de neuf qu'on n'aimera pas dans nos lectures/films et certains commercials marchent la-dessus.

les concepts nouveaux nous sont etrangers et l'etranger s'apprivoise moins facilement. dans un monde ou tout va si vite!

et puis finalement on arrive a ne trouver que cinq ou six schemas narratifs dans toutes les oeuvres narratives (films inclus) alors etant deja presque impossible de se renouveler seulement par la forme...

Je crois qu'il y a toujours, dans tout oeuvre du nouveau (même dans une oeuvre merdique). Cependant cette "nouveauté" peut ne pas être suffisante pour créer un concept nouveau. Mais à mon avis, c'est sans rapport avec la qualité/popularité de l'oeuvre, qui dépend surtout du style et du rapport qu'entretient un public avec (si ça fait résonnance avec leur vie...).

"Harry Potter" par exemple, n'a rien d'un concept nouveau. Le fond de l'histoire est typique des contes pour enfants "Anglais" à la Oliver Twist, on peut citer Peter Pan, Charlie et la chocolaterie,... La recette : orphelin + méchants personnages + quêtes d'affirmation + ... . Là-dessus miss Rowling a ressorti les vieux tours de la légende d'Arthur pour le côté "nouveau" : Merlin + Voldemort (nom retranscrit tel quel !) + dragons + Géants + quêtes ... .

Les concepts nouveaux sont extrêmements rares, et surtout ils sont le plus souvent créer artificiellement. C'est généralement un livre qui a marché et qui fait école. Beaucoup font la même chose, et hop ! le concept est créé (retrospectivement)...

De l'avis d'Arnold. je crois qu'il faut différencier nouveauté, innovation et concept. On peut affirmer que Burroughs (ou Howard selon les avis) est l'inventeur du concept d'heroic fantasy, il n’empêche que nombre d'auteurs après eux ont produit des œuvres de qualités de ce même genre en y incorporant leurs innovations personnelles, comme Hobb, Tolkien etc...Et puis il y a ceux qui reprennent tout et y intègre juste quelques nouveautés, parfois intéressantes, parfois pas. Schématiquement.

C'est quoi un concept, déjà ?

Il me semble, c'est ici l'ensemble des éléments (idées concrètes ou abstraites) qui distingue un type de texte d'un autre, mais par rapport à une même catégorie. Par exemple, pour la poésie (catégorie) on peut parler du concept de la rime (à 3-4-5-X pieds), ou celui de la prose. Ou encore n'écrire "que" sur le désordre intérieur, avec la méthode oulipienne, ... Ce sont tous des "concepts" de poésie (on emploi parfois le terme "genre").
Personnellement, je ne crois pas que le terme soit toujours bienvenu...

Mha a écrit:

De l'avis d'Arnold. je crois qu'il faut différencier nouveauté, innovation et concept.
(...)
Et puis il y a ceux qui reprennent tout et y intègre juste quelques nouveautés, parfois intéressantes, parfois pas. Schématiquement.

Voilà.

Je crois que je commence à cerner... merci à vous =)

Arnold K. a écrit:

Personnellement, je ne crois pas que le terme soit toujours bienvenu...

Moi non plus. C'était le sens de ma remarque.

Ca va peut-être paraître bateau, mais c'est ce que je pense : ce qui est important, c'est moins l'idée que son traitement.

Des idées originales, réellement originales, il y en a de moins en moins, simplement parceque jamais l'homme n'a produit autant d'histoires et sous autant de formes diversifiées (roman, BD-Mangas, films, série TV, pièces de théâtre, jeux vidéos...). Des concepts originaux, il y en a finalement peu.

Donc tout se joue dans le traitement : une idée pas particulièrement originale, mais traitée de façon originale, là cela peut donner une très bonne histoire.

Damned WoW Marrant a écrit:

C'est quoi un concept, déjà ?

Exactement. Deleuze doit se retourner dans sa tombe.

Je ne pense pas et je n'espère pas qu'il faille développer un concept à chaque bouquin, à chaque histoire.

Ce que je veux dire et je parle de ma pomme, bien sûr, c'est que l'important pour moi c'est d'écrire une histoire que j'aimerais lire. Je me contrefous qu'elle soit dans l'air du temps ou pas, qu'elle reprenne des concepts (justement) existants où qu'elle en développe un, moi, ce qui m'intéresse c'est l'histoire, la relation entre les protagonistes, la manière dont ils interagissent avec l'univers que j'ai posé, ou face aux difficultés que je leur mets dans les pattes.

Comme l'a dit laura-plume, les schémas narratifs à disposition ne sont pas légions, de fait, ils ont déjà tous été vus, revus, étudiés, déformés, mélangés etc. L'originalité à ce niveau est une utopie et quand bien même on en développerait une (d'originalité), elle (laura) a raison en disant que ça ferait certainement un flop pour cause d'avant-gardisme (ou de plantage total, au choix ).

Mon concept à moi, c'est mon histoire, je laisse aux autres le soin de l'apprécier, l'aimer, la détester, la détruire, mais une chose reste immuable, elle doit me plaire à moi. Bien sûr, j'espère qu'elle puisse plaire à d'autres aussi mais je ne l'écris pas dans ce but.

Peut-être est-ce un excès d'orgueil mais je pense sincèrement que si j'ai été passionné à l'écrire, je peux en passionner pendant la lecture. Cependant, cela nécessite, je pense, d'avoir un regard très critique sur son travail ainsi que l'esprit ouvert pour accepter la critique.

Tout ça pour dire que commencer par penser à un concept dans le but d'écrire une histoire me semble hasardeux, c'est l'histoire des personnages qui est importante et éventuellement, une fois que celle-ci est plus ou moins définie et seulement après, penser au traitement que l'on va lui appliquer et de fait, l'insérer dans un concept, un genre. Tout ceci est très analytique j'en suis conscient et le pire c'est que je ne fonctionne pas comme ça à 100%, Ce sont souvent des flashes d'une scène, des images qui m'arrivent en pleine poire et qui m'inspirent le fondement et tout le reste de l'histoire, il n'y a rien de conceptuel là-dedans