Après avoir pondu un GRAND nombre de pages sans m'arrêter (quelle endurance, n'est-ce pas?) je m'aperçois alors que c'est vraiment nazzze. Résultat des courses, je m'interroge sur la forme et c'est là le bât blesse : c'est bien la focalisation qui pose problème.

Ayant choisi un focalistion interne, le narrateur finalement ennuie car il ne donne rien à voir. Pour ma part l'effet de style est manqué; le rythme et le temps des verbes donnent de la lenteur à l'intrigue et plombe tout le reste, à savoir le plaisir ou plutôt l'absence de plaisir que j'ai eu en me relisant. Pourtant j'étais bien partie...mais bon faire et défaire c'est bosser. Bon, jusqu'à un certain point je veux bien mais là on peut dire que cela s'apparente à de la névrose obsessionelle. S'il y a un Freud sur ce Fofo, je veux bien prendre RDV (en fait c'est assez urgent car ce petit problème nuit à mes autres romans>maintenant je vois la médiocrité à chaque ligne).

Voilà après des semaines voire des mois de non-travail rédactionnelle, je penche pour le roman polyphonie. Il faut savoir prendre des risques dans la vie, c'est ma p'tite mère qui me le répétait souvent et aujourd'hui ayant quitté l'adolescence depuis un certain temps, je suis d'accord avec "mamounette". Le problème est: que leur faire dire? J'ai actuellement 4 personnages-clefs avec plein de choses à raconter mais avant de me lancer je me pose LA question de savoir si du coup je ne vais pas m'emmerder et me perdre dans ce nouveau délire ou nouvelle résolution pour cette nouvelle année 2012?

En deux mots, quatres personnages cela fait un peu beaucoup et il va me falloir une certaine rigueur (que je n'ai jamais eu d'ailleurs car paresseuse ou bien trop hédoniste, je vous laisse seul juge, vous qui m'avez si souvent critiquée sur mes bouts de romans laissés en friche à ce jour). Faut-il ou pas tout réécrire ou laissez ce projet en stade de jachère pour passer à un autre bien moins prétentieux?

un premier jet n'est jamais parfait, souvent même pas terrible.
ecrire, c'est d'abord réécrire, travailler, corriger.
Tu peux abandonner et commencer un autre projet, le même problème se reposera.
faut accepter de pondre un truc boiteux, pas comme tu l'avais rêvé.
Le premier jet ce n'est que la pointe de l'iceberg, tout le reste c'est le travail sur ton texte qui t'attend. Qui attend chacun de nous.

après une changement de point de vue peut être salutaire, j'en sais rien, vu que je ne t'ai pas lue.

Bighit a écrit:

après une changement de point de vue peut être salutaire, j'en sais rien, vu que je ne t'ai pas lue.

Pas en ce moment d'accord! C'est assez boiteux et pas convaincu qu'il faille le poster avant un très, très long moment.

Finalement, je compte faire un narrateur=focalisation interne et quatre autres en omniscient pour étoffer le tout (ce qui pourrait être étouffer vu mon dégré de motiv'). La chronologie partirait sur les quatre saisons, chaque personnage ayant la sienne, donc ce qui conduit à un axe du temps d'une année. Ces personnages témoigneraient du vécu et peut-être du présent du personnage principal (celui en narration interne, pour qui me suit encore). J'avais pensé aux trois enfants et un quatrième personnage qui servirait de biographe, donc il rapporterait l'histoire. Cela risque d'être puissant, non? Salutaire, je ne sais pas mais costaud assez.

si ton narrateur est omniscient, le point de vue est externe, alors il peut dévoiler au lecteur ce que les personnages savent sans que leurs camarades en soient informés

un narrateur et des personnages omniscients, ça me paraissait bizarre comme tournure...

once_upon_a_time a écrit:

Finalement, je compte faire un narrateur=focalisation interne et quatre autres en omniscient pour étoffer le tout

Me suis-je mal exprimée?
Personnage principal emploie la première personne du singulier.
Les autres, externes à la scène emploient la troisième personne pour désigner la première. Au début je voulais qu'un des personnages rapportent les faits de façon journalistique. C'est encore au stade expérimental.

tu veux dire que tu utiliseras tes narrateurs omniscients dans d’autres parties que lors de l’utilisation du "je" ? ça va être bizarre pour la manque de cohésion, mais on ne sait jamais.

Oui quand j'entends polyphonie, je ne vois pas plusieurs personnes s'exprimer sur un sujet mais je vois plusieurs focalisations pour un même sujet (héro).Quand je te dis que c'est expérimental...on peut peut-être en rire.

je pensais plus à quelque chose du genre Jacques le Fataliste de Diderot quand tu parlais de polyphonie, d’où ma confusion. Après ce n’est pas si expérimental que ça, il a déjà été fait des romans, même en jeunesse, où à chaque chapitre on change de point de vue. Par contre on reste à la première personne parce que la cohésion dans la forme fait tout de même plus esthétique. La seule chose expérimentale est de mettre un je et après un il, oui mais je trouverais ça plus intéressant encore avec un personnage A qui cause pour lui, puis hop un narrateur omniscient qui vient montrer les failles de la narration à la première personne du singulier, tout en continuant le récit, bien sûr, sans que les autres personnages aient beaucoup d'importance. ça ne me semble pas avoir d’intérêt pour d’autres personnages si ce n’est rentrer un peu plus dans leur tête, même si en soi ça montre que le personnage narrateur A a des failles puisque la vision qu’il aura des autres persos B et C, et D a priori, sera normalement un chouilla différente. Mais ça risque d’être moins ciblé et de perdre le caractère unique que tu veux donner à la forme choisie.

laura-plume a écrit:

La seule chose expérimentale est de mettre un je et après un il, oui mais je trouverais ça plus intéressant encore avec un personnage A qui cause pour lui, puis hop un narrateur omniscient qui vient montrer les failles de la narration à la première personne du singulierça Mais ça risque d’être moins ciblé et de perdre le caractère unique que tu veux donner à la forme choisie.

Comment ça des failles dans la narration?
il faudrait que la multitude des personnages apporte plus de corps à la personnalité du héro (également narrateur).C'est un peu comme si une caméra suivait de dos plusieurs personnages enquêtant sur le héros et zoomait sur ce dernier avec une voix-off transmettant ses pensées intimes.

une narration à la première personne est toujours pleine de faille comme ton point de vue dans la vie est toujours subjectif puisque c’est ton point de vue, il est corrompu, la vision n’est pas globale. Si tu écrivais une pièce de Molière avec un je qui se déplace, tu verrais qu’aucun des personnages n’a la même vision et tous les personnages ne voient pas la scène, que nous public, à vision presque globale (presque puisque chaque individu vivra toujours les choses différemment mais sans le presque parce qu’il y a des techniques que Molière utilise qui font des réactions universelles, ce qu’on étudie en français au collège notamment), ce que nous public, donc, nous voyons. tu devrais rechercher sur des sites ce qu’est la focalisation, ils l’expliqueront sûrement mieux que moi encore.

Non c'est très bien expliqué.
Il est vrai qu'écrire à la première personne limite certaines choses; mais disons que c'est celui qui permet le mieux une identification. Et avec l'identification on trouve une certaine présence qu'il n'y a pas forcément dans un texte écrit à la troisième personne du singulier. Pas évident comme tentative de vouloir combiner les deux!

tu verras bien ce que ça donne. N'hésite pas à venir poster pour te faire lire et avoir des avis, même à me MP pour que je vienne te dire