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 Contre Sainte-Beuve

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Tout est dans le titre: doit-on séparer l'œuvre de son auteur pour l'appréhender de la "bonne" façon ou au contraire l'œuvre est-elle le simple reflet d'une vie d'artiste?

Pour ma part, je me situe entre les deux. C'est vrai que l'oeuvre possède sa propre voix, mais en même temps elle à été crée dans un certain contexte(au sens large) par quelqu'un qui vit ou a vécu dans un certain contexte.

Pour moi l'oeuvre est bien appréhendée quand elle est entendue pour elle même, et regardée une seconde fois à travers la lumière du contexte, qui possède un poids extrêmement différent d'un auteur à l'autre.

 
Le Condor des Andes
   
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Le Condor des Andes  /  Rapace du monde


On ne peut pas séparer une oeuvre, le résultat d'une volonté et d'une activité humaine, de ce qui la conditionne : le contexte au sens très large, la personnalité de l'auteur, les évènements antérieurs et postérieurs, la réception aux différentes époques, l'histoire des supports eux-mêmes, dans une certaine mesure... La "pure interprétation" d'une oeuvre totalement déconnectée de ses racines ne donne rien de valable.

Par exemple, interpréter Platon ou Hérodote sans prendre en compte l'évidence, c'est-à-dire que ces textes étaient destinés à être lus en public, par petits bouts - et rarement en totalité - auprès d'un public intéressé mais qu'il fallait aussi convaincre et s'attacher, mais sans la moindre conception du droit d'auteur, de sacralité de l'oeuvre ou même de rétribution telle qu'on les connait aujourd'hui... une telle interprétation conduirait à de fausses vérités empruntes d'anachronisme.

Ce qui n'empêche pas de se faire une opinion contemporaine sur une oeuvre du passé. L'oeuvre ne s'arrête pas à la vie de l'artiste, puisqu'elle est souvent une "communication" - donc tournée vers les autres. Elle peut atteindre une forme de vérité éthérée ou au contraire prendre une nouvelle signification, non prévue par l'auteur, sous un nouveau jour. L'oeuvre a une vie qui lui est propre.

J'aurais donc plutôt la démarche inverse de la tienne : d'abord contextualiser, ensuite universaliser, pour enfin atteindre une vision personnelle de l'oeuvre. Sans doute mon arrière-fond d'historien qui parle...
 
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Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière d'appréhender une oeuvre.

Si je devais résumer ma vie avec vous, je dirais que ce sont d'abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment ou je ne pouvais pas, ou j'étais seule chez moi. D'ailleurs, c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres, forgent une destinée, parce que quand on a le goût de la chose, le goût de la chose bien faite, eh bien on n'a pas le miroir qui nous aide à avancer.
 

 Contre Sainte-Beuve

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