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| L'influence du genre (sexe) de l'auteur sur son oeuvre. | |
| | | Invité / Invité Jeu 3 Mar 2011 - 20:00 | |
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Dernière édition par RB le Mar 10 Sep 2013 - 23:57, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 2027 Âge : 53 Localisation : Séville, Espagne Pensée du jour : Le rêve de la raison engendre des monstres (Goya) Date d'inscription : 13/09/2010 | Charivari / Crime et boniment Jeu 3 Mar 2011 - 21:15 | |
| En spoiler, quelques fragments sur l'écriture féminine en langue française au XXème siècle. C'est un cours que j'ai dû donner pour une fac privée à Séville : j'étais préparateur de l'équivalent du CAPES pour futurs profs de français. Normalement, je donnais des cours de civilisation (histoire et géo, quoi), mais j'avais aussi quelques cours d'histoire littéraire, dont un thème qui me paraissait tout à fait ambigü : "les femmes écrivains de langue française au XXème siècle". Ça m'ennuyait, parce que je trouvais ça plutôt discriminatoire de classer les auteurs en fonction de leur sexe (on appelle ça "discrimination positive" mais bon, même comme ça j'ai du mal). Bref, mes deux heures de cours sur ce thème là tournaient autour de la question de ce topic, à savoir "peut-on parler de littérature féminine, de thèmes, de genre ou de styles purement féminins ?" J'ai toutes mes notes sur mon ordi, hélas, il faudrait que je trouve le temps de les mettre en forme, et du temps , je n'en ai pas. Du coup, pour l'instant en tout cas, je vous balance juste les textes qui me servaient d'exemple pour ces cours. Sinon, pour répondre à Ma et son comm pour le moins incongru, la littérature est, parmi tous les arts, celui où les femmes se sont le plus et le mieux exprimé à travers les siècles, et cela, en dépit des obstacles sociaux évidents. Il y a eu des femmes écrivains au Moyen Age (Marie de France), à la Renaissance (Louise Labbé), pour ne pas évoquer leur importance dans des mouvements littéraires de premier ordre comme la préciosité, le roman épistolaire, le romantisme (Mme de Staël, George Sand), et au XXème siècle, le nouveau roman, avec Nathalie Sarraute. Et je ne parle que de la littérature francophone, je pourrais évoquer Sainte Thèrèse d'Avila ou Emily Brontë si vous voulez... Trouvez-moi autant de femmes peintres, ou musiciennes, pour les siècles antérieurs, vous aurez du mal. Sinon, aujourd'hui, il y a plus de romancières que de romanciers, et plus de lectrices que de lecteurs, et ce, dans tout le monde occidental. - Spoiler:
Colette, « La maison de Claudine ». Janvier, mois des amours félines, pare les chats d’Auteuil de leur plus belle robe et racole, pour nos trois chattes, une trentaine de matous. Le jardin s’emplit de leurs palabres interminables, de leurs batailles, et de leur odeur de buis vert. La Noire seule marque qu’ils l’intéressent. C’est trop tôt pour Jeune-Bleue et Chatte-Grise, qui contemplent de haut la démence des mâles. La Noire, pour l’heure se tient mal, et ne va pas plus loin. Elle choisit longuement dans le jardin une branche taillée en biseau, élaguée de l’an dernier, pour s’en servir en guise de brosse à dents, d’abord, puis de gratte-oreilles, enfin de gratte-flancs. Elle s’y râpe, elle s’y écorche, en donnant tous les signes de la satisfaction. Une danse horizontale suit, au cours de laquelle elle imite l’anguille hors de l’eau. Elle se roule, chemine sur le dos et le ventre, souille sa robe, et les cinq matous avec elle avancent, reculent comme un seul matou. Souvent, le doyen magnifique, n’y tenant plus, s’élance, et porte sur la tentatrice une patte pesante... Tout aussitôt, la chorégraphe voluptueuse se redresse, gifle l’imprudent et s’accroupit, pattes rentrées sous le ventre, avec un aigre et revêche visage de vieille dévote. En vain le puissant chat rayé, pour montrer sa soumission et rendre hommage à La Noire, feint-il de choir les quatre pattes en l’air, défaillant et soumis. Elle le relègue parmi le quintette anonyme, et gifle équitablement n’importe quel rayé, s’il manque à l’étiquette et la salue de trop près.
Ce ballet de chats dure depuis ce matin, sous mes fenêtres. Aucun cri, sauf le « rrr... » dur et harmonieux qui roule par moments dans la gorge des matous. La Noire, muette et lascive, provoque puis châtie, et savoure sa toute-puissance éphémère. Dans huit jours, le même mâle qui tremble devant elle, qui patiente et perd le boire et le manger, la tiendra solidement par la nuque... Jusque là, il plie.
Simone de Beauvoir, « Le deuxième sexe”. Le caractère et les conduites de la jeune fille expriment sa situation: si celle-ci se modifie, la figure de l'adolescente apparaît aussi comme différente. Aujourd'hui, il lui devient possible de prendre son sort entre ses mains, au lieu de s'en remettre à l'homme. Si elle est absorbée par des études, des sports, un apprentissage professionnel, une activité sociale et politique, elle s'affranchit de l'obsession du mâle, elle est beaucoup moins préoccupée par ses conflits sentimentaux et sexuels. Cependant, elle a beaucoup plus de difficulté que le jeune homme à s'accomplir comme un individu autonome. J'ai dit que ni sa famille ni les mœurs ne favorisaient son effort. En outre, même si elle choisit l'indépendance, elle n'en fait pas moins une place dans sa vie à l'homme, à l'amour. Elle aura souvent peur si elle se donne tout entière à quelque entreprise de manquer son destin de femme. Ce sentiment demeure inavoué: mais il est là, il pervertit les volontés concertées, il marque des bornes. En tout cas, la femme qui travaille veut concilier sa réussite avec des succès purement féminins; cela n'exige pas qu'elle consacre un temps considérable à sa toilette, à sa beauté, mais ce qui est plus grave, cela implique que ses intérêts vitaux sont divisés. En marge des programmes, l'étudiant s'amuse à des jeux gratuits de pensée et de là naissent ses meilleures trouvailles; les rêveries de la femme sont orientées tout autrement: elle pensera à son apparence physique, à l'homme, à l'amour; elle n'accordera que le strict nécessaire à ses études, à sa carrière alors qu'en ces domaines rien n'est aussi nécessaire que le superflu. Il ne s'agit pas là d'une faiblesse mentale, d'une impuissance à se concentrer : mais d'un partage entre des intérêts qui se concilient mal. Un cercle vicieux se noue ici : on s'étonne souvent de voir avec quelle facilité une femme peut abandonner musique, études, métier, dès qu'elle a trouvé un mari; c'est qu'elle avait engagé trop peu d'elle-même dans ses projets pour trouver dans leur accomplissement un grand profit. Tout concourt à freiner son ambition personnelle, et cependant une énorme pression sociale l'invite à trouver dans le mariage une position sociale, une justification. Il est naturel qu'elle ne cherche pas à se créer par elle-même sa place en ce monde ou qu'elle ne le cherche que timidement. Tant qu'une parfaite égalité économique ne sera pas réalisée dans la société et tant que les mœurs autoriseront la femme à profiter en tant qu'épouse et maîtresse des privilèges détenus par certains hommes, le rêve d'une réussite passive se maintiendra en elle et freinera ses propres accomplissements.
Nathalie Sarraute, « L’enfance ». « Tu as entendu ce qu’a dit le docteur Kervilly ? » Tu dois mâcher les aliments jusqu’à ce qu’ils deviennent aussi liquides qu’une soupe… Surtout de ne l’oublie pas, quand tu seras là-bas, sans moi, là-bas on ne saura pas, là-bas on oubliera, on n’y fera même pas attention, ce sera à toi d’y penser, tu dois te rappeler ce que je te recommande… Promets-moi que tu feras… - Oui, je te promets maman, sois tranquille, ne t’inquiète pas, tu peux compter sur moi… » Oui, elle peut en être certaine, je la remplacerai, auprès de moi-même, elle ne me quittera pas, ce sera comme si elle était toujours là pour me préserver des dangers que les autres ici ne connaissent pas, comment pourraient-ils les connaître ? Elle seule peut savoir ce qui me convient, elle seule peut distinguer ce qui est bon pour moi de ce qui est mauvais. J’ai beau leur dire, leur expliquer… « Aussi liquide qu’une soupe… C’est le docteur, c’est maman qui l’a dit, je lui ai promis » Ils hochent la tête, ils ont de petits sourires, ils n’y croient pas… « Oui, oui c’est bien, mais quand même dépêche-toi, avale »… Mais je ne peux pas, il n’y a que moi qui sais ici, le seul juge…
Françoise Sagan, “Bonjour tristesse”. Je crois bien que la plupart de mes plaisirs d’alors, je les dus à l’argent : le plaisir d’aller vite en voiture, d’avoir une robe neuve, d’acheter des disques, des livres, des fleurs. Je n’ai pas honte encore de ces plaisirs faciles, je ne puis d’ailleurs les appeler faciles que parce que j’ai entendu dire qu’ils l’étaient. Je regretterais, je renierais plus facilement mes chagrins ou mes crises mystiques. Le goût du plaisir, du bonheur représente le seul côté cohérent de mon caractère. Peut-être n’ai-je pas assez lu ? En pension, on ne lit pas, sinon des oeuvres édifiantes. A Paris, je n’eus pas le temps de lire : en sortant de mon cours, des amis m’entraînaient dans des cinémas ; je ne connaissais pas le nom des acteurs, cela les étonnait. Ou à des terrasses de café au soleil ; je savourais le plaisir d’être mêlée à la foule, celui de boire, d’être avec quelqu’un qui vous regarde dans les yeux, vous prend la main et vous emmène ensuite loin de la même foule. Nous marchions dans les rues jusqu’à la maison. Là il m’attirait sous une porte et m’embrassait : je découvrais le plaisir des baisers. Je ne mets pas de noms à ces souvenirs : Jean, Hubert, Jacques. Des noms communs à toutes les petites jeunes filles. Le soir, je vieillissais, nous sortions avec mon père dans des soirées où je n’avais que faire, soirées assez mélangées où je m’amusais et où j’amusais aussi par mon âge. Quand nous rentrions, mon père me déposait et le plus souvent allait reconduire une amie. Je ne l’entendais pas rentrer.
Marguerite Duras, « L’amant ». Je n’avais jamais vu de film avec ces indiennes qui portent ces mêmes chapeaux à bord plat et des tresses par le devant de leur corps. Ce jour-là, j’ai aussi des tresses, je ne les ai pas relevées comme je le fais d’habitude, mais ce ne sont pas les mêmes. J’ai deux longues tresses par le devant de mon corps comme ces femmes de cinéma que je n’ai jamais vues mais ce sont des tresses d’enfant. Depuis que j’ai le chapeau, pour pouvoir le mettre je ne relève plus mes cheveux. Depuis quelque temps je tire fort sur mes cheveux, je les coiffe en arrière, je voudrais qu’ils soient plats, qu’on les voie moins. Chaque soir je les peigne et je refais mes nattes avant de me coucher comme ma mère m’a appris. Mes cheveux sont lourds, souples, douloureux, une masse cuivrée qui m’arrive aux reins. On dit souvent que c’est ce que j’ai de plus beau et moi j’entends que ça signifie que je ne suis pas belle.
Annie Ernaux, « La place ». On avait tout ce qu’il faut, c’est-à-dire qu’on mangeait à notre faim (preuve, la viande à la boucherie quatre fois par semaine), on avait chaud dans la cuisine et le café, seules pièces où l’on vivait. Deux tenues, l’une pour tous-les-jours, l’autre pour le dimanche (la première usée, on dépassait celle du dimanche au tous-les-jours). J’avais deux blouses d’école. La gosse n’est privée de rien. Au pensionnat, on ne pouvait pas dire que j’avais moins bien que les autres, j’avais autant que les filles de cultivateurs ou de pharmaciens en poupées, gommes et taille-crayons, chaussures d’hiver fourrées, chapelet et missel vespéral romain. (…) [Mes parents] ont pu embellir la maison, supprimant ce qui rappelait l’ancien temps, les poutres apparentes, la cheminée, les tables en bois et les chaises de paille. Avec son papier à fleurs, son comptoir peint et brillant, les tables et le guéridon en simili-marbre, le café est devenu propre et gai. Du balatum à grands damiers jaunes et bruns a recouvert le parquet des chambres. La seule contrariété longtemps, la façade en colombage, à raies blanches et noires, dont le ravalement en crépi était au-dessus de leurs moyens. En passant, l’une de mes institutrices a dit une fois que la maison était jolie, une vraie maison normande. Mon père a cru qu’elle parlait ainsi par politesse. Ceux qui admiraient nos vieilles choses, la pompe à eau dans la cour, le colombage normand, voulaient sûrement nous empêcher de posséder ce qu’ils possédaient déjà, eux, de moderne, l’eau sur l’évier et un pavillon blanc. Il a emprunté pour devenir propriétaire des murs et du terrain. Personne dans la famille ne l’avait jamais été.
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| | | Invité / Invité Jeu 3 Mar 2011 - 21:19 | |
| - second degré a écrit:
- Lo.mel a écrit:
- La question est multiple :
En matière de littérature, pensez vous que le sexe de l'auteur a une influence sur son style ? Si oui, dans quelle mesure ?
Je pense que le sexe de l'auteur a de l'influence, s'il a un gros sexe il fera un gros livre, s'il a un petit sexe il fera un petit livre (ou au contraire un livre géant s'il veut compenser). Exactement. Et pour les femmes, cela se mesure au bonnet. - Menear a écrit:
- C'est un raccourci un peu facile, Ma, sachant justement que les femmes n'ont pas eu le même niveau d'éducation et évidemment pas les mêmes privilèges que les hommes pendant des siècles, évidemment qu'il n'était pas facile pour une femme d'écrire. Du coup ta postérité, elle est un peu faussé tu crois pas ?
En effet, et enfin, il est assez important de noter ce fait et de le prendre en considération : les femmes et les hommes ne sont pas élevés de la même manière, et cela n'est que plus vrai lorsque l'on se tourne vers le passé. Mais c'est aussi, ô combien vrai de nos jours, même si c'est plus implicite. D'autre part, c'est le point de vue du lecteur qu'ici tout le monde prend. Je trouverais intéressant, mais peut-être n'est-ce pas ce que Lo.mel attend de ce topic, que chacun se demande si, lorsqu'il écrit, il se "sent" homme ou femme. Qu'est-ce qu'un homme, qu'est-ce qu'une femme ? Qu'est-ce qui fait que l'on se dit "je suis un homme" ou "je suis une femme" ? Est-ce que cela dépasse l'aspect de la sexualité ? Lorsque j'écris, je ne me sens ni femme, ni homme, ni être sexué. Tout comme lorsque je pense à des choses immatérielles, en-dehors de moi. A partir de là, mon écriture peut-elle être empreinte de ma nature ? Mais tout dépend de ce que l'on écrit. On a évoqué plus haut l'auto-fiction : ce n'est pas la même chose que la fantasy. A mon sens, tout cela est acquis, non (mais presque) inné. Alors, pour répondre à la question : le sexe de l'auteur influence l'oeuvre, oui, au même sens que la religion de l'auteur influence l'oeuvre, au même sens que la nationalité de l'auteur influence l'oeuvre, au même sens que la couleur de son regard influence son oeuvre. Et cette influence varie du plus au moins en fonction de l'individu et de ses propres aspirations. |
| | Nombre de messages : 662 Âge : 37 Date d'inscription : 28/01/2009 | véri / Hé ! Makarénine Jeu 3 Mar 2011 - 21:56 | |
| Je plussoie. |
| | | Invité / Invité Ven 4 Mar 2011 - 2:35 | |
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Dernière édition par RB le Mar 10 Sep 2013 - 23:57, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Ven 4 Mar 2011 - 6:21 | |
| - Citation :
- c'est qu'après des générations et des générations où on a fait des différences
J'ai jamais dit le contraire. |
| | | Invité / Invité Ven 4 Mar 2011 - 8:47 | |
| - RB a écrit:
- Qui a écrit:
- Lorsque j'écris, je ne me sens ni femme, ni homme, ni être sexué.
À la rigueur, peu importe qu'on se sente homme ou femme : ce qui compte, c'est que l'on est l'un ou l'autre. Il me semble (mais c'est un sujet plus vaste) qu'un écrivain est toujours plus ou moins dépassé par son oeuvre ; par exemple, des auteurs (les meilleurs ?) révolutionnent ou rénovent le genre littéraire dans lequel ils se situent sans s'être dit auparavant "je vais révolutionner ou rénover un truc" ; beaucoup d'entre eux illustrent malgré eux des aspects culturels de leur époque, sans en avoir conscience. Il n'y a pas de raison que ça ne soit pas le cas (y compris) pour des aspects beaucoup plus intimes, comme le sexe/ genre. (Je doute qu'une femme écrivain se soit jamais dit "je vais écrire comme une femme écrivain.) À mon sens, ça ne change rien à la question. Quand j'emploie le verbe "sentir" (qu'on est homme ou femme), justement c'est pour amener une conscience d'"être" (une homme ou une femme). Mais effectivement, le sujet prend le point de vue du lecteur. C'était juste pour l'amener à l'auteur. Mais, oui, tu as raison, c'était juste pour élargir. |
| | Nombre de messages : 2240 Âge : 33 Localisation : Le Mans City Pensée du jour : Un jour, j'aurais dû vous dire "I'll be back!" Date d'inscription : 14/06/2010 | laura-plume / Crime et boniment Ven 4 Mar 2011 - 14:29 | |
| Qui a raison, on ne parle pas assez de l’auteur à propos de cette question (très intéressante). En fait si les auteur(e)s respectent les schémas des genres en fonction de leur siècle, il n’est pas forcé qu’il y ait des auteurs qui écrivent selon leur « genre » vu qu’on a jamais réussi à le définir, ce que c’était, que d’écrire selon son genre. Comme Hélène le souligne, on écrit plus selon son sexe parce qu’on sait de quoi l’on parle et parce que c’est de l’intérêt premier de l’auteur puisque ça parle de lui mais après, oui, ça dépend des auteurs. Il est vrai que beaucoup de femmes écrivent en utilisant comme personnage principal une femme et les hommes des hommes mais les exemples contraires sont aussi nombreux... or ça aurait pu être un indice. Parler pour son genre à travers un personnage du même sexe qui porte mieux le combat, certes, mais l’écriture ne fait pas que défendre les genres même si on utilise rarement qu’un seul personnage qui s’encre dans un schéma des genres selon l’époque et en témoigne sans forcément le dénoncer.
pour moi, pas d’écriture selon le genre mais sur le genre. Et c’est d’autant plus intéressant à analyser quand on en arrive au cadre de l’homosexualité...
car que ce soit l’écrivain ou le lecteur, on peut se demander déjà dans quel genre lui-même il ou elle se situe selon les genres dessinés par notre société. il y a une pièce du théâtre britannique de l’après-guerre qui met en scène un couple lesbian mais l’enferme dans un schéma de genre qui ne s’inverse jamais, pourquoi? pourquoi pas?
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| | Nombre de messages : 927 Âge : 36 Localisation : Paris Pensée du jour : C'est vrai, je suis responsable de ça Date d'inscription : 27/07/2010 | Hoegaarden / Bile au trésor Ven 4 Mar 2011 - 14:35 | |
| Bonjour, alors ça fait un bail que je n'ai pas participé à un débat sur ce site donc je m'excuse par avance, pour tous les efforts que je ne ferais pas.
Simplement, pour répondre à la question, je pense que oui, l'appartenance à un genre bien définit (j'émets un doute pour l'homosexualité par exemple) influe sur l'œuvre d'un auteur. De façon réductrice mais je crois légitime, j'ai toujours eut tendance à considérer le nomadisme comme d'obédience masculine, alors que la sédentarité, (et par extension, une certaine valeur de la propriété capitaliste) exclusivement féminine. Je n'interpréterai pas, juste quelques exemples, Céline, Miller, Genet, Lawrence, et sans doute d'autres sont des oeuvres exclusivement masculines, et qu'aucune femme n'aurait put écrire. La Recherche en revanche, dans cette acceptation, apparait comme un livre, dont la structure aurait put être féminine.
C'est uniquement sur cette position qu'à ce qu'il me semble le genre influe.
Concernant les descriptions et la psychologies des personnages, il doit y avoir des subtilités mais rien de probant, en revanche, sur la visée encore une fois, l'appel du texte, me semble différant, donc sexué, la mouvance qui s'en dégage n'est pas la même, les écrits masculins me semblent tendre vers une ligne de fuite (nomadisme), une recherche particulière d'effacement (Kafka, laisse également une oeuvre purement masculine), d'étrangeté, d'inappartenance, alors qu'un écrit féminin sera plus fluide, plus lisse mais moins mouvant. Plus étendue, plus vaste en somme.
Ceci n'engage que moi, et, précaution liminaire, j'ai très peu lu d'auteur féminin. |
| | Nombre de messages : 2240 Âge : 33 Localisation : Le Mans City Pensée du jour : Un jour, j'aurais dû vous dire "I'll be back!" Date d'inscription : 14/06/2010 | laura-plume / Crime et boniment Ven 4 Mar 2011 - 16:01 | |
| et Bovary de Flaubert tu (vous!) trouves ça plutôt féminin ou masculin? |
| | | Invité / Invité Ven 4 Mar 2011 - 18:18 | |
| - laura-plume a écrit:
- car que ce soit l’écrivain ou le lecteur, on peut se demander déjà dans quel genre lui-même il ou elle se situe selon les genres dessinés par notre société.
Ouais pas con. |
| | Nombre de messages : 2027 Âge : 53 Localisation : Séville, Espagne Pensée du jour : Le rêve de la raison engendre des monstres (Goya) Date d'inscription : 13/09/2010 | Charivari / Crime et boniment Ven 4 Mar 2011 - 18:19 | |
| - laura-plume a écrit:
- et Bovary de Flaubert tu (vous!) trouves ça plutôt féminin ou masculin?
"Madame Bovary c'est moi" qu'il disait Flaubert.... En fait le Gustave, c'était un travelo à moustaches. |
| | | Invité / Invité Ven 4 Mar 2011 - 18:30 | |
| On évite le: - Citation :
- c'était un travelo à moustaches.
Ca fait déjà très orienté pour l'influence du genre de l'auteur. Parce que attention là, sujet sensible: on va causer Oscar Wilde et Rimbaud ! |
| | Nombre de messages : 2240 Âge : 33 Localisation : Le Mans City Pensée du jour : Un jour, j'aurais dû vous dire "I'll be back!" Date d'inscription : 14/06/2010 | laura-plume / Crime et boniment Ven 4 Mar 2011 - 20:09 | |
| of course Chez Oscar, seules les femmes de la haute société sont présentes chez lui et elles sont assez critiquées, mais par là il critique la société mondaine seule, pas tellement de question de genre là-dedans mais un travail sur l’oeuvre artistique elle-même au sein d’une société qu’il considère mal (Bien sûr il y a Gwendoline ou je ne sais plus comment elle s’appelle dans le portrait qui est un peu moins conne que toutes les autres)... je ne saurais dire s’il écrit au masculin ou au féminin. je ne trouve pas la réponse là-dedans... |
| | Nombre de messages : 2716 Âge : 38 Localisation : Entre les deux. Pensée du jour : Too much skin. Date d'inscription : 27/10/2007 | Menear / Le bruit et la pudeur Ven 4 Mar 2011 - 20:44 | |
| - L'idiot a écrit:
- Simplement, pour répondre à la question, je pense que oui, l'appartenance à un genre bien définit (j'émets un doute pour l'homosexualité par exemple) influe sur l'œuvre d'un auteur.
Quel rapport avec l'homosexualité ? |
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