Soi-même comme un autre est davantage un ouvrage moral qui s'inscrit plutôt dans une tradition française, au-delà de ses maîtres. Je pense à Gabriel Marcel.

Pour la philosophie (différente des sciences humaines, nées des multiples fragmentations de la philosophie en "domaines" au 19ème siècle), elle est forcément une discipline d'initiés, avec Nietzsche ou avec d'autres. Parce qu'elle est une sortie de la doxa, elle est donc difficile par son vocabulaire et la rigueur qu'elle exige. On ne peut sortir de la doxa en parlant le langage du boulanger du coin.

J'écris pour m'exprimer, parce que j'ai peu l'occasion de m'exprimer dans la vie et je pense qu'on ne le peut pas si souvent que ça. J'ai un ami qui téléphone souvent aux radios pour s'exprimer en public sur les sujets qui l'intéressent, mais je préfère me poser tranquillement et donner à lire à ceux qui veulent bien. Heureusement que ma copine est bonne lectrice et que j'ai des potes issus des Lettres.

Eh, je ne suis pas un imbécile hein...

je pense que j'écris parce que, avec l'oralité, ça reste le canal de communication le plus complexe et le plus précis à la fois, qu'il me permet de préciser une pensée, une émotion, un décor, quelque chose qui me traverse et dont je ne veux pas me contenter de le laisser passer dans mon crâne puis tomber dans l'oubli.
Après, en vient une autre question : sortir des éléments de son esprit pour les transmettre aux autres, c'est l'égoïsme de la personne en tant qu'émetteur, ou l'altruisme de la réaction et l'enrichissement du récepteur ?
Délicat...
Autre chose ; je bouillonne d'imagination. Vraiment, ça peut m'empoisonner la vie, car moi dans un projet j'ai mille idées, du coup je bouffe un peu l'espace vital de l'équipe avec laquelle je travaille sur le projet, mais comme moi je suis toujours comme ça, j'attends la même chose des autres et je suis la première surprise quand je vois leur manque d'idées ou leur "lenteur" dans les liens directs d'une suggestion à l'autre. Et je n'y peux rien. Peut-être à cause de mon cerveau "global" et non "séquentiel" (90% des gens sont "séquentiels") ? Du fait que je suis Haut Potentiel ? Que mon épilepsie a surdéveloppé la zone liée à l'imaginatif/repère spatial, pour équilibrer les manquement en logique ? Je n'en sais rien, et je m'en fiche un peu...
Alors, on revient au même stade : certains jugeront que c'est un comportement prétentieux, vampiriste, et totalement égocentrique, d'autres diront que c'est un esprit vif, une passion, un désir de faire bien et d'aider tout le monde.
L'écriture et l'échange oral sont les deux seuls courants qui épuisent suffisamment mon imaginaire pour que je me sente rassasiée, si j'ose dire. Un tableau, une sculpture, c'est finalement un projet sur lequel je reste fixé, concrètement. Dans l'écriture, et l'oralité, la langue bref de manière large, la dimension très abstraite aux limites peu définies permet cette évasion et ce déversement d'idées. Car, dans un art plastique, une oeuvre représente quelques idées tout au plus, alors qu'un roman, c'est un concentré de milliers d'idées de décors, hiérarchies, personnalités, scènes, mise en forme, détails importants, messages sous-jacents, j'y ressens la complexité dont j'ai besoin pour "m'user" comme il faut, et avoir un sentiment de s'être dépassé.

Je pense que le simple fait de vouloir se dépasser dans nos capacités imaginatives, nous surprendre, est aussi une bonne raison. Après, on se dit que tout ce boulot doit survivre, et aussi pousser d'autres à dépasser ces limites de l'imaginaire, ou de la réflexion (selon que le récit soit vrai/fictionnel), car certains en ressentent autant de satisfaction mais n'ont pas le même besoin créatif de base, et ne sentent pas capables d'écrire des romans, des poèmes, de chicaner sur les bases du récit et quelques phrases mal tournées... mais qui, à côté de ça, ont besoin d'évasion, d'abstraction, ou de philosophie et informations. Ce que leur offrent les auteurs.

En écrivant cela, je pense à la lettre d'Odette Toutlemonde à son écrivain préféré, qui lui dit que, si elle adore le lire, elle n'a pas de poésie. "Poésie" dans le sens, ici, "créativité", à mon avis.
C'est un peu triste comme déclaration, mais je pense en effet que certains osent moins, ressentent un besoin différent face à l'extraversion au sens spirituel.

Allez hop ! Fin de la pause cours html ^^

J'écris par pur narcissisme.

Et cela me fait sourire.

[quote="arwen"]

Citation :

Sur le coté posthume, non aucune motivation de ce coté là; quand t'es mort, t'es mort, tu t'en fiches de que pensent les autres de ce que tu as fait.

Et ça c'est bien vrai. Seuls les écrits restent ? plutôt, tant que les écrits restent jusqu'à ma mort.

ça fait du bien de relire des écrits. ça m'oblige à rechercher mes sentiments éprouvés auparavant, tristes ou pas (et je ne suis pas sadique envers moi même)

Après, pourquoi écrire ? peut être aussi pour sortir du réel.

J'écris mon immaturité.

Je crois que c'est Nyra qui me l'a fait remarquer, pas en ces termes là bien sûr, c'est quelqu'un de poli, mais n'empêche que c'est vrai.

J'écris mon égocentrisme et mon immaturité.

J'écris pour calmer le foisonnement de mon cerveau. C'est bizarre, mais j'arrive rarement à l'arrêter d'imaginer, alors quand je peux, je couche ça sur papier ou sur écran.

Deux autres raisons suivent cette première. Lorsque je me relis, que je lis plusieurs poèmes d'affilés, j'ai l'impression que chacun est une sorte de feuille de papier calque sur laquelle est tracé un trait de mon être et que les superposer me fait approcher de ma propre compréhension, sans que jamais je n'arrive à voir le dessin tout entier. Et enfin, j'aime beaucoup prouver au gens que, contrairement à ce qu'ils disent souvent, ils ont une imagination. Lorsque quelqu'un me dit: "putain, c'est marrant mais quand je lisais Untel, je voyais ça, et ça, un peu comme un tableau, c'est ça que tu voulais dire?"

Bien sûr, je prends un malin plaisir à garder un certain flou dans mes textes, et à rarement donner le réel motif d'un de mes poèmes, car ils se doivent moins d'être une image fixe de ma création qu'une toile abstraite ou chacun peut y percevoir les mêmes motifs, sans pour autant donner la même interprétation.

écrire c'est :

- communiquer
- avoir une pensée réfléchie
- s'exprimer sans être interrompu
- flirter avec l'éternité


autres questions du même genre :

- c'est quoi l'intelligence ?
- c'est quoi avoir une idée ?
- c'est quoi raisonner ?
- en quoi ces 3 notions sont elles stimulantes ?

J'écris donc j'essuie.

Marrant comme question, je ne me l'étais jamais posée, avant.
La première réponse qui me vient à l'esprit est : j'écris pour gagner de l'argent.
C'est horrib' !

second degré a écrit:

écrire c'est :

- communiquer
- avoir une pensée réfléchie
- s'exprimer sans être interrompu
- flirter avec l'éternité


autres questions du même genre :

- c'est quoi l'intelligence ?
- c'est quoi avoir une idée ?
- c'est quoi raisonner ?
- en quoi ces 3 notions sont elles stimulantes ?

- c'est quoi l'intelligence ? Là, je ne vois pas
- c'est quoi avoir une idée ?
- c'est quoi raisonner ? Utiliser sa raison pour démontrer quelque chose, pour juger. ou tenter de ramener une personne à la raison.
- en quoi ces 3 notions sont elles stimulantes ?

kindan a écrit:

- c'est quoi raisonner ? Utiliser sa raison pour démontrer quelque chose, pour juger. ou tenter de ramener une personne à la raison.

Ça fait un peu la mère Lepic là.

Pour le coup j'ai tenté le second degré Qui, je pense même que c'était une dédicace officieuse pour toi...

Oui mais ça fait un peu la mère Lepic quand même. Elle est très drôle Fabienne Lepic, ne t'inquiète pas.