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| | Nombre de messages : 473 Âge : 38 Localisation : Akuda bar Pensée du jour : ... Date d'inscription : 06/04/2022 | Tsume / Pour qui sonne Lestat Sam 23 Avr 2022 - 14:05 | |
| Je ne sais plus où j'ai trouvé le lien, peut-être des JE, mais il y existe une critique et analyse des Furtifs. Ça vaut ce que ça vaut, mais si quelqu'un-e est intéressé-e c'est "Une lecture politique des Furtifs". Le point de vue abordé est féministe, antiraciste, etc... Je ne me prononcerais pas sur cette critique, car je n'ai pas lu le livre, mais les quelques extraits mis sont assez éprouvants. Je cite des extraits: "et c’est Sahar soudain que je vois, la même grâce simple, la même finesse des courbes, cette framboise écrasée, juste cueillie, des lèvres sur des petits crocs d’un blanc de lait. Avec l’avidité panique d’un homme qui aurait attendu sa promise, sa vie durant, je la regarde sans pouvoir me détacher d’elle." Le narrateur parle de sa fille de six ans. C'est gênant. Et ça: "Homme ou femme, trans, jeune fille ou vieux loup" Bon, je sais, tout le monde n'est pas obligé d’être expert ès militantisme (sarcasme) mais on dit "personne trans" et, fun fact, les personnes transgenres sont des femmes ( ou des hommes). En faire une catégorie à part, c'est transphobe. T'es auteur, tu fais des recherches. "Cis ou trans" "Hommes, femmes, personnes non-binaire" est beaucoup plus correct. Et je ne suis pas expert, loin de là. Que dire de cette obsession des corps: "Ces corps ont quelque chose de très attirant, d’aimantant. On peut discuter à l’infini de leurs convictions. Sûr. Mais ça, ces corps vivants, ça ne triche pas." Les corps pas vivants, ça triche? Ou les corps gros et/ou handicapés, peut-être? "Pas que ce fût une bombe non : elle était fine, pas beaucoup de formes, taille moyenne, visage ovale… Rien d’extraordinaire au premier abord si ce n’est qu’elle était foutument bourrée de charme. En sus d’avoir une voix splendide. À peine commençait- elle à parler que tu te prenais à te poser, à la regarder bouger, à l’écouter" Pas une bombe, mais pas un boudin non plus hein ? Qui trouve laid une femme petite et fine, avec un visage ovale? Bref, je ne crois pas que ce sera mon livre de chevet (re-sarcasme) |
| | Nombre de messages : 2825 Âge : 29 Localisation : Entre le Rohan et Malaz Date d'inscription : 15/12/2016 | Jedewyn / Roberto Bel-Agneau Sam 23 Avr 2022 - 14:24 | |
| Nan mais lol. Le sophisme du vrai écossais... Damasio est bel et bien réputé pour ses prises de position souvent nauséabondes (en particulier sur les femmes). Cette interview et sa réaction (qui, personnellement, me glace un peu) sont à prendre dans le contexte, hein. On peut quand même apprécier ses oeuvres et en débattre. On peut aussi débattre de l'homme. C'est le but du forum et de ce topic... Sinon, autant j'ai apprécié la Horde du Contrevent (pas pour l'histoire mais pour l'écriture à laquelle j'ai été sensible), autant la Zone du Dehors a été une lente souffrance. L'accumulation de clichés en tout genre et les espèces de monceaux politiques dégoulinants, c'est l'indigestion assurée pour moi... Alors je ne me suis pas risquée à mettre le nez dans les Furtifs |
| | Nombre de messages : 134 Âge : 53 Date d'inscription : 29/06/2013 | Darid / Barge de Radetzky Sam 23 Avr 2022 - 15:28 | |
| "Le narrateur parle de sa fille de six ans. C'est gênant."
Alain damasio est le père de deux filles, bien réelles, si tu as le moindre doute sur la pédophilie que tu insinues, il faut agir - pas seulement ajouter "personne" à "trans" - mais contacter les autorités pour leur soumettre tes arguments et faire ton devoir "d'assistance aux personnes en danger".
Je crois rêver, tu parles avec légèreté d'un truc grave. Tu veux que je le fasse à ta place ? Que j'appelle les services de protection de l'enfance pour soumettre ton alerte ?
J'ai l'impression que pour toi, c'est juste une vanne, c'est normal d'en parler comme ça, sans mettre les actes qui auraient même dû précéder ton message...
Tu lis des bouquins en te disant "lui, c'est un pédo... lui c'est un pervers... ", et hop, tu changes de bouquins ?
Il y a une fascination très morbide à désigner des coupables plutôt que de chercher des solutions, c'est très plaisant pour l'égo de dénoncer un crime odieux en montrant du doigt une "personne morale", un individu lié à un statut fantasmé ou non.
La pédophilie, la perversion, ça arrive le plus souvent dans des cercles très proches, à côté de nous, et ce n'est pas avec des messages en ligne du bout des doigt sur ces sujets qu'on les résout. Pour les victimes et les témoins, c'est complétement déchirant pour l'égo au contraire de tenter de faire valoir des soupçons, c'est pas du tout "la gloire du justicier".
Avec le féminisme et la protection des minorités, y'a de sérieux abus de communication à côté d'actions de fond. Sonner l’hallali en désignant des boucs émissaires gravement accusés énormément à la légère, ça date d'avant le féminisme, c'est très humain, c'est très reconnaissable et aucune cause ne l'excuse.
et là avec la pédophilie, on descend encore d'un étage.
Associer avec un effet de groupe, certains propos de ce fil pourraient faire lyncher des personnes sans qu'elles puissent même comprendre ce qui leurs arrive.
Et ça arrive dans certains pays, la femme adultère, l'homo du village, c'est le même processus bordel. |
| | Nombre de messages : 473 Âge : 38 Localisation : Akuda bar Pensée du jour : ... Date d'inscription : 06/04/2022 | Tsume / Pour qui sonne Lestat Sam 23 Avr 2022 - 15:51 | |
| C'est le week-end, prend une verveine. On est sur un forum d’écrivain, je ne pensais avoir besoin d'expliquer la différence narrateur/auteur. Quant au reste du texte, no comment. Mon premier troll sur le forum! J'en suis tout émotionné! |
| | Nombre de messages : 2825 Âge : 29 Localisation : Entre le Rohan et Malaz Date d'inscription : 15/12/2016 | Jedewyn / Roberto Bel-Agneau Sam 23 Avr 2022 - 16:12 | |
| Je devrais copier-coller mon premier message mais la flemme. @Darid : visiblement, tu as effectivement confondu narrateur/auteur. Tsume n'a jamais accusé Damasio de pédophilie et a juste trouvé un article qui souligne les passages les plus ambigus. Et ils sont effectivement douteux sur bien des points. Tu peux reconnaître que ça choque la plupart des gens sans crier au "wokisme scandaleux", non ? Sinon, bah tant pis |
| | Nombre de messages : 134 Âge : 53 Date d'inscription : 29/06/2013 | Darid / Barge de Radetzky Sam 23 Avr 2022 - 17:26 | |
| On commence à dire : " damasio n'aime pas les femmes" puis "ses bouquins sont nuls" puis "il écris des trucs bizarres sur les enfants"
Si on rentre dans un bouquins avec l'idée d'y trouver un soupçon, on le trouve. Dans un bouquin de Damasio pour en faire un suppôt du patriarcat comme dans une pièce de Shakespeare pour dénoncer son homosexualité au 17ème siècle.
Les mots ont un sens dans leur contexte, comme la phrase "elle est jolie cette petite fille dans cette petite robe" pourrait se trouver sur un site douteux et dans un livre pour enfant, et former pourtant la même citation.
Dans les furtifs, un homme a perdu sa fille et ça dure tout le bouquin. Le côté "gênant" d'une pensée d'un père à sa fille dans ce contexte, c'est... étrange : il la croit morte !
Dans le contexte de ce sujet et de son déroulement, je pense que cette distinction auteur/narrateur est un paravent pour "vanner" Damasio de penchant pédophile, ou plutôt laisser émerger l'idée sans la formuler à travers le mot "gênant" et son ambiguïté.
Ce n'est pas "gênant" la pédophilie, ni aucune atteinte aux personnes.
Comme je l'ai déjà dit, c'est une rhétorique de surenchère qui se fabrique d'elle-même.
Vous me trouvez énervé mais je vous trouve banalisateurs, les faits ne sont pas chez Damasio ou ses livres mais dans le fil de ce forum. |
| | Nombre de messages : 4068 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Sam 23 Avr 2022 - 17:44 | |
| Je sais pas, moi j'ai lu les furtifs en ne connaissant pas du tout l'auteur. Du tout. J'en avais jamais entendu parler.
Et j'ai trouvé ça fumeux et prétentieux. En toute subjectivité, c'est mon ressenti face à cette lecture, que j'abordais sans avoir le moindre préjugé sur l'auteur. Les arguments des adeptes ne m'ont pas permis de revoir mon jugement. Déjà parce que mon ressenti face à cette lecture est strictement subjectif, il fait écho à mon histoire personnelle, à ma grille de jugement personnelle, à mes goûts et à mes sensibilités. J'ai trouvé ce roman condescendant. Yaka fokon. Et puis comme je disais, la période est mal tombée. En plein 2021 (quand je l'ai lu), la révolte par la teuf des zadiste de comptoir qui se prennent pour les sauveurs de l'humanité, j'étais pas d'humeur à apprécier. Bref, plein de circonstances qui m'ont fait trouver l'ensemble (le fond et la forme) aussi indigeste que prétentieux. Si je te dis "j'aime pas le café", tu peux me sermonner tant que tu voudras sur la richesse des arômes du café, bah à la fin, j'aimerais quand même pas le café. C'est un cas typique, et valide, de "agree to disagree".
Tu kiffes, bah écoute, tant mieux. Dans la vie, c'est quand même plus fun de kiffer les trucs que l'inverse.
Par contre, les discours sur un prétendu fondamentalisme féministe, et tu as été jusqu'au terrorisme féministe, c'est de l'ordre du kamoulox. On rappelle que le patriarcat tue tous les jours et que le féminisme n'a jamais tué personne. Remettons la violence du côté des coupables, pas de celles qui s'en défendent. Donc je ne sais pas si tu disais des trucs pertinents sur Damasio, mais si c'est du même niveau d'analyse et de compréhension dont tu fais preuve quant aux luttes contre les discriminations, tu m'excuseras de ne pas y accorder trop de crédit. On ne peut pas "agree to disagree" quand on parle de droits humains. |
| | Nombre de messages : 134 Âge : 53 Date d'inscription : 29/06/2013 | Darid / Barge de Radetzky Sam 23 Avr 2022 - 19:16 | |
| J'ai dit ce que je voulais dire, sans bien désigner les personnes ni soigner les citations. C'est sans doute la période électorale qui me fait bondir devant certaines méthodes d'accusation et de critique banalisées. |
| | Nombre de messages : 3776 Âge : 26 Date d'inscription : 15/11/2015 | Noxer / Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen ! Sam 23 Avr 2022 - 21:16 | |
| J'avais bcp aimé la horde du contrevent, pour moi c'était une grosse claque, j'étais fasciné par le personnage de Caracole, la narration, l'univers. ça reste pour moi un des meilleurs bouquins fantasy que j'ai lu.
Sinon, je trouve les critiques politiques/sociales de la zone du dehors qui ont été faites ici un peu faciles. Certes, tout est bien hâtif, trop poétisé, trop cliché, trop niais, trop "zadiste de comptoir" lol. Mais bon ça reste des beaux discours de libertés, franchement niveau "je cringe parce que ça a des élans poético-niais-à-côté-de-la-plaque" il y a vraiment pire à lire.
Je n'aime pas cette tendance, lorsqu'on tient un discours politique, ou une analyse, à blâmer un discours pour son "non-sérieux" ou non-appartenance directe au réel. Je compare souvent cette réaction à une autre : c'est comme si t'étais dans un concert punk, et que lorsque lea chanteur.se fait son ptit discours entre deux chansons type "nique le capitalisme nique les fachos renversons le gouvernemnt", toi tu serais en mode "ah bah non alors dis donc t'es au collège ou quoi ?" La réalité c'est que balek si un discours politique n'est pas fin, n'est pas tout à fait comme il doit être, n'a pas les formes, reprend des clichés, se prononce difficilement, franchement profite du concert et hurle avec les autres, c'est là que ton énergie est mieux dépensée en tant que le.a militant.e qui reçoit le message.
Bien sûr, toujours garder son esprit critique, tout ça, je dis pas, et je suis d'accord avec tout ce qui a été dit ici sur le type, ya plein de trucs craignos. Mais bon, de manière générale ça me soule de lire des critiques sur la niaiserie d'un truc ou sur le fait que c'est pas un discours "à la hauteur". Je trouve ça hyper condescendant à la longue. Peut-être que Damasio "mérite" cette critique plus que d'autres parce qu'il est archi médiatisé etc mais comme effet ça fait refluer toute envie d'exprimer des choses qui peuvent être simples mais pas pour autant moins révolutionnaires que d'autres. Savoir apprécier parfois un élan sincère pour ce qu'il est au lieu de se replier vers nos réflexes hyper critiques militants (qui ont du bon comme du mauvais).
Je fais cette tirade au milieu de ce qui semble être une altercation entre deux camps, mais je voulais juste apporter mon coup de gueule sur ce propos précis, c'est pas un bon timing parce qu'au fond j'approuve les critiques établies, mais je déplore de manière générale les raccourcis où, parce que Damasio et/ou son discours ne sont pas parfaits, alors toute tentative d'utiliser certains clichés devient ringarde et imparfaite. C'en est presque à dégoûter les gens des rêves. Gardons nos savoirs et notre esprit critique militant, mais gardons aussi l'expression simple de nos désirs (et tant pis si c'est pas avec damasio). |
| | Nombre de messages : 5448 Âge : 57 Localisation : Paris Pensée du jour : Three blinds rabbits. Date d'inscription : 05/11/2017 | Jdoo / Maîtrise en tropes Sam 29 Juil 2023 - 20:52 | |
| je commence la lecture de la zone, avec en entrée la description d'une action à cheval sur une espèce de bob. Et ça me fait déjà à moitié chier. J’espère qu'il y aura un peu plus de consistance sur la suite, sinon l'été va être long (je fais parti des ces lecteurs qui finissent quoi qu'il arrive ce qu'ils ont commencé de lire) |
| | Nombre de messages : 134 Âge : 53 Date d'inscription : 29/06/2013 | Darid / Barge de Radetzky Sam 29 Juil 2023 - 22:42 | |
| La "zone du dehors" date d'avant "la horde du contrevent" et "les furtifs", pourquoi ce choix de première lecture de AD ?
Sinon, finir un bouquin qui fait chier, ça ressemble à ce biais cognitif :
"Biais d'engagement — tendance à poursuivre l'action engagée malgré la confrontation à des résultats de plus en plus négatifs."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_cognitif |
| | Nombre de messages : 5448 Âge : 57 Localisation : Paris Pensée du jour : Three blinds rabbits. Date d'inscription : 05/11/2017 | Jdoo / Maîtrise en tropes Sam 29 Juil 2023 - 22:55 | |
| j'ai pris les deux romans à la biblio. Et j'ai commencé par celui là au hasard. Enfin j'espère que tout est pas du même tonneau que le début. sinon je suis effectivement clairement biaisé.
Dernière édition par Jdoo le Jeu 3 Aoû 2023 - 12:03, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 4068 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Dim 30 Juil 2023 - 0:03 | |
| "La vie est trop courte pour s'imposer des lectures qui nous emmerdent." Proverbe Klingon. |
| | Nombre de messages : 469 Âge : 31 Date d'inscription : 19/02/2023 | Talisman / Pour qui sonne Lestat Dim 30 Juil 2023 - 10:22 | |
| Salut ! Ah, des critiques des livres d'Alain Damasio ! J'ai lu la horde du Contrevent, j'avais bien aimé, pour ce côté imaginaire décrit, l'inventivité des pages à rebours pour coller avec l'histoire. Bien que très compliqué de rentrer dedans... J'ai souvenir néanmoins d'une sexualisation des personnages qui m'avait mis mal à l'aise à la fin. Le cliché de la transcendance par l'axe sexuel, tout ça. Mais j'étais passée outre disons. Je n'avais entendu que du bien de cet auteur. Puis j'ai lu Les furtifs en me disant que ça allait être très bien. Moins dur de rentrer dedans pour ma part. Mais depuis, mon regard a évolué avec des lectures d'autres auteur.ices de qualité ! Je n'ai pas passé un mauvais moment en le lisant ou me suis dit que j'allais l'arrêter, mais clairement, aujourd'hui je ne le recommanderais pas (ou pour pouvoir le basher avec d'autres xD) - Spoiler:
Déjà, le perso principal masculin beau gosse, ça me parle moyen. Sa femme assez sexualisée, bof. surtout quand (spoiler alert) elle finit par revenir avec lui, qu'ils se retrouvent dans une scène de sexe mode fusionnelle, le genre de truc qui me fait de plus en plus tiquer et me déplait. Comme si l'amour passait de base par le sexe et était transcendé par celui là. En gros pour moi Sahar commence en mode femme forte et finit en femme mère et conjointe. Sans parler (spoiler) à la fin de la sorte de fusion du père et de la fille, ça m'a mis mal à l'aise. Bref. J'ai bien aimé le perso de Saskia, plus subtil je trouvais, une femme plus indépendante de Sahar sur le déroulé. Et pourtant à la fin, faut aussi qu'elle finisse en couple comme si c'était la consécration. (à voir un gosse en plus je crois ?). Je trouvais ça dommage. Puis il y a le scénario en lui même. Je me suis dit un moment que moi, pauvre petite écrivaine amatrice, je ne pouvais pas critiquer le scénario du Grand Damasio. Et pourtant ça m'a fait tiquer. Des simplicités je trouve. Un peu comme les scénarios hollywoodiens. Les personnages forts, sans grandes faiblesses, qui arrivent à changer le monde. (spoiler alert) Quand un personnage meurt et qu'en fait bah non il est pas vraiment mort et peut revenir. Certains points du scénarios devenaient prévisibles, simplistes. Je me disais "dans la réalité, ça ne se passerait pas comme ça."
Voilà pour mon avis ! Toute contente de pouvoir partager ça ici ! |
| | Nombre de messages : 557 Âge : 104 Localisation : Silent Hill Pensée du jour : Si t'es de gauche cristalline Date d'inscription : 15/04/2018 | Alina L. / Gloire de son pair Dim 30 Juil 2023 - 23:30 | |
| J'ai été énormément frustrée par les Furtifs. Pourtant j'avais adoré la Horde du Contrevent, comme, à peu près la majorité de la population. Et Damasio décrivait les Furtifs comme un "manuel de lutte anti-capitaliste". Tout aurait du me faire aimer ce livre : idéologie et passif. Sauf que non. Les Furtifs n'est pas un bon roman anti-capitaliste. Parce que pour renverser un système, la recette n'est pas : réveiller vous et soyez parfaits. Tous les personnages sont des Mary Sues. Pour celleux qui ne sauraient pas, une Mary Sue est un personnage de fiction si lisse et sans défaut qu'il en devient barbant. Pour définir une Mary Sue, il y a trois critères : 1/la Mary Sue n'échoue jamais. 2/la Mary Sue ne fait jamais de mauvais choix. 3/tous les personnages respectent la Mary Sue même s'ils ne la connaissent pas. - Spoiler:
Aucun des personnages n'a juste un métier. Ils sont tous les meilleurs des meilleurs des meilleurs dans leur métier et ne sont pas affectés ni par la précarité ni par la pauvreté malgré leur opposition à un système dépeint comme oppressif.
Il n'y a aucun conflit entre les opposants politiques : ils sont "pleins de vie", ils ne font jamais d'erreur, ils ne s'opposent pas entre eux, ils ont beau enchainer les manifs ils ne perdent ni un oeil ni une couille et leur santé mentale est au beau fixe.
Impossible qu'un des personnages principaux en point de vue interne en croise un autre sans passer un paragraphe à détailler, à grand renfort de figures de style, à quel point il est magnifique, fantastique, fabuleux, incroyable, sexy, charismatique, intéressant et j'en passe. Sérieux, le roman passe bien un huitième de sa longueur à t'expliquer en détails pourquoi tous ceux qui s'y trouvent sont géniaux.
La question de la violence contestataire est totalement éludée. Il y a des ZAD, des manifs, des protestations, mais jamais de blessés ou de morts, sauf à la fin et ce n'est même pas un keuf qui porte le coup fatal : c'est un voyou néo-nazi et ce n'est même pas fait exprès. A un moment, les gentils gauchistes aimantent un hélicoptère de police avec un cable ou je ne sais quoi et le font tomber par terre : 0 morts. Euh...
La violence économique ça n'existe pas. On lutte contre le capitalisme en pleine possession de son capital culturel et financier. Cool.
Les militaires sont tellement éblouis par le charisme de Sahar et de son keum qu'ils deviennent tous des militants d'extrême gauche. Ca se passe de commentaires je crois.
Après, je ne vais pas jeter la pierre à Damasio, c'est très à la mode après les Furtifs et je crois que je suis juste la énième à monter sur le train de "rolala la grosse déception". Simplement : de facto, Alain D. est l'auteur de SFFF français de gauche le plus en vue pour l'instant. Je ne pense pas me comporter en fangirl déjantée en affirmant que ça lui donne une certaine responsabilité de comprendre les enjeux de la lutte qu'il a choisi de rejoindre, et de se montrer un peu plus proche de la base qu'il essaie de défendre. Bref. Je continue à respecter Alain Damasio mais dans mon tendre coeur, China Miéville reste le roi de la SFFF de gauche. |
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