Tout écrivain subit des influences de part ses lectures, sa vie, et le reste. Comment arriver à puiser sa force dans ses pères sans copier et en développant son propre style?

Est ce qu'un écrivain doit renier ses influences? Faire corps avec elles?

Et vous, quelles influences subissez vous? En laisser vous transparaitre volontairement(par ex, un personnage qui a une de vos caractéritiques)?

Comment gérez vous vos influences sur votre écriture?

Est-ce que les difficultés de la vie sont importantes pour développer des messages, une force?

Pour ma part, je crois que l'influence d'un écrivain,c'est une sorte d'éducation à l'écriture. Au fur et a mesure qu'il lit et découvre la vie, il va développer sa vision des choses et s'écarter de ceux avec qui il est, a été ou sera d'accord, et finir par trouver sa couleur scripturale propre.

Je crois aussi fondamentalement à l'importance de l'expérience de la vie sur l'écrit. Pour moi avoir été brimé, ou avoir vécu des choses dures et qui vous changent profondément ou sont un poids en vous permettent d'être plus sensible au monde, donc aux couleurs des écrits. Je crois que la vie vous donne plus de matière ou pas, et c'est dans cette matière que se niche le mot juste, le souci de la belle formule, et que l'amour des lettres se mêle a l'amour et à la dure réalité de la vie.

L'écrivain pose des mots sur la vie, je pense, et sans avoir vécu on a rien a poser, même si l'écrivain transforme la réalité, il ne peut pas parler sans expérience aucune, il sonnera alors faux.

Voilà, postez votre avis aussi!

On est toujours influencé, même inconsciemment, que ça soit par des choses qui nous ont plu ou déplu, ému, etc.

Ensuite, je pense aussi que le vécu de chacun peut être un plus dans l'écriture, ne serais-ce que la mort d'un proche, une déception amoureuse, un sentiment de joie intense, ou autre.

Bah moi, à part des contes petite le soir, les Harry Potter et la série des "Mon prof est un extraterrestre" euh...
Plus j'écris, moins j'aime lire. Je décroche vite, je ne lis que quelques pages... Je ne sais pas pourquoi.

Alors mes influences ne viennent pas vraiment des livres.
Dans l'écriture de mes slams, je ressens très fortement l'influence de Jacques Brel. J'utilise parfois le terme "c'est assez brélien" quand je juge d'une autre oeuvre écrite ou chantée. Mon texte "20 ans" est particulièrement proche de son écriture et de sa façon de déclamer. Je ne sais pas le lire sans penser à lui sur scène.

Mais dans mes romans, l'écriture est toute autre, et je ne sais pas ce qui m'a influencé. J'ai écrit à ma façon, puis j'ai été aidée de l'écrivain belge Michel Ducobu pour la correction des fautes de style. Je le taquine en l'appelant "mon mentor".

Mais un livre que j'ai beaucoup apprécié, entre autre sur le style et la manière de tourner l'histoire, c'est "Indiana" de George Sand. J'en ai un livre datant de 1832, édition avec préface revue par l'auteur, et je ne m'en séparerais pour rien au monde. Un petit trésor déniché dans une librairie antiquaire entre deux ruelles perdues de Nyons.
Mais quand je l'ai lu, j'écrivais déjà mes romans.

Je me méfie beaucoup des influences "passives", les transpositions inconsciences de l'auteur que l'on est en train de lire. Pour ça que je lis quasiment jamais deux livres de suite du même auteur, pour n'être pas influencé par son écriture.

Dur d'ailleurs de se laisser entrainer par un auteur, un texte, une langue, sans en faire un copier/coller. Les rares fois où je me laisse aller à la référence, hommage ou clin d'oeil intertextuel, je le corrige ou supprime après relectures car le texte ne l'assimile pas, la perche est artificielle. La meilleure façon de digérer & adopter une écriture qu'on respecte ou qu'on adore, c'est encore celle qui ne se décèle pas dans l'écriture de son propre texte.

Outre l'état d'esprit du moment et autres aspects personnels, je crois qu'on est influencé par beaucoup d'élèments lorsque on écrit : notre "bagage littéraire" (l'ensemble des auteurs qu'on a lu, dont on a admiré le style ou l'imagination, ou encore les analyses littéraires qu'on a pu en tirer, ...) en fait partie, recalculant sans cesse, inévitablement, notre perception de la littérature au fur et à mesure qu'il se complète.
À mes yeux, ce bagage, que ce soit de manière inconsciente ou consciente, influence notre manière d'écrire (mais aussi de lire), sans pour autant qu'il y ait pastiche de tel ou tel auteur. Juste notre style personnel, mais amélioré de ça, de ce qu'on s'est vu grandi de la lecture de tel ou tel ouvrage.

Néanmois, une seule influence est consciente chez moi : l'influence par la négative, le désir de ne pas écrire comme les auteurs que je déteste, et j'y porte un soin tout particulier (pour l'exemple, je viens de rajouter Duras à ma liste noire).

Je suis extrêmement influencé, mais moi j'en suis très fier de mes influences, elles sont moi, je les digère et les transforme, ce n'est qu'une forme plus aboutie ou particulière du processus imaginatif selon moi. Mais j'ai la chance d'être versatile à un point quasi maladif, je veux gouter de tout, alors jamais dans ce que j'écris on ne retrouva un seul auteur ou un genre d'auteur, c'est pareil pour les idées, les références, je les prends dans un univers le plus large possible. J'ai peut-être de la chance d'aimer quasiment tout dans le sens général du terme et être vraiment difficile en particulier.

L'influence est quelque chose d'important. Tu peux toujours te crée ton style en le laissant ce mélanger avec un de tes maîtres. C'est important. Un écrivain sans influence ça n'existe pas, et ça serait triste.
Après aussi ce qui est important c'est de ne pas te laisser écraser par tes influences. Certains auteurs ont arrêtés d'écrire car ils pensaient écrire de la merde après avoir lu du Baudelaire. C'est dangereux. Il faut avoir du recul par rapport aux écrits des autres et par rapport à ses propres écrits.

Citation :

Dans l'écriture de mes slams, je ressens très fortement l'influence de Jacques Brel

AAAAAH MES YEUX!!! Je t'en supplie. Ne compare par une quelconque forme de slam avec Brel.

Borichio a écrit:

Citation :

Dans l'écriture de mes slams, je ressens très fortement l'influence de Jacques Brel

AAAAAH MES YEUX!!! Je t'en supplie. Ne compare par une quelconque forme de slam avec Brel.

Euh, pourquoi pas? "Ces gens-là", ça a tout du texte claqué.

Mon dieu... Quelle insulte ARGh je me meurt. Peut-être que "Ces gens-là" a des airs de slam mais ça n'a rien avoir. Après voilà, ce n'est que mon avis, chacun voit un sens dans la musique. Après tout...

Mais bon, plume_du_rêve. Ne te laisse pas envahir par Brel au point de dire qu'une chose est d'inspiration Brélienne et pas une autre. C'est exactement ce que je disais dans le recul qu'il faut avoir par rapport aux textes.

J'ai surtout l'impression que tu as une idée du slam particulièrement réductrice.

Mais si débat là-dessus il doit y avoir lieu, il y a déjà d'autres sujets qui en parlent, il me semble, alors passons.

Le problème ce n'est pas le genre, petit être ridicule boursouflé de préjugé que tu es, Borichio. Faut voir au delà des artistes, qui sont oui assez catastrophiques je trouve, mais on peut en faire quelque chose de bien, c'est comme tout.

Hmmm, mouais. sans doute, ont peut faire quelque chose de bien de tout après tout. Plein de préjugés... Si tu le dit.
En tout cas voilà j'ai dit ce que j'en pensais^^

Citation :

petit être ridicule boursouflé de préjugé que tu es, Borichio

Il y aurait eu une autre manière de lui dire, Ma. Après tu fais ce que tu veux,mais ca ne me plait pas. Ce n'est ni drôle, ni approprié, et ca n'aide pas à l'évolution du sujet. C'est bas, très en dessous de toi. J'ai honte.

Du reste, je ne suis pas d'accord avec toi, Borichio. Pour prendre un exemple, Grand Corps malade déclame du slam très poétique et j'ai oui dire que certains de ces textes servent de support pédagogique.

Le slam est une manière de déclamer qui existait déjà bien avant, on a mis un nom dessus, c'est tout.

C'est vrai que l'humour est une chose teeeeellement horrible et choquante de nos jours, j'en ai froid dans le dos, je vais manger des clous rouillés pour expier mes fautes.

Citation :

C'est vrai que l'humour est une chose teeeeellement horrible et choquante de nos jours, j'en ai froid dans le dos, je vais manger des clous rouillés pour expier mes fautes.

Eh ben comme il faut de tout pour faire cette fange horrible qu'est le monde, on est loin d'avoir la même conception de l'humour.