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| | | Invité / Invité Dim 21 Fév 2010 - 12:23 | |
| Ben, la patte c'est le fond et la forme...
Alors euh, la forme: je suis un peu comme pandé, mon "bon" lecteur doit pouvoir comprendre vite et repérer les allusions littéraires que parfois je fais... - un mélange entre un syntaxe et une phrase somme toute classique et des éléments plus vivants, plus frais voire plus moderne: des points d'exclamation dans les phrases courtes -hors du dialogue- mais rarement un style familier ou argotique. - une pensée à la fois en développement, donc souvent hélas un rythme ternaire ou binaire qui parfois se fait sentir, avec une volonté très mallarméenne de contenir dans le mot juste, le sens précis et exact, sans synonymes pour renchérir. Chaque mot a son poids et son sens, il n'est assimilable à aucun autre. Pas d'interchangeabilité. - priorité à l'image: l'écriture est visuelle, tel un scénario de cinéma: ce sont des scènes où se combinent des représentations et des subjectivités (la parole étant aux personnages, tout est toujours vu à travers les yeux, les mots et les concepts de quelqu'un.) - l'auteur-narrateur n'existe pas sf cas d'urgence extrême. - une certaine circularité, une boucle bouclée, un souci de totalité où l'oeuvre se suffit à elle-même, avec tout ce qui est dit et ce qui n'est pas dit -les deux d'égales importance parfois.
le fond...: - des projections idéales, rêvées et illusoires de désirs et de volontés sur le monde, alliées à la certitude inébranlable d'une permanence d'un monde hors de la sphère du personnage, mais sur lequel nous ne saurons jamais la vérité -la vérité est ailleurs comme dirait Mulder.... - des récurrences et des rémanences, des thèmes que l'on construit ou qui se construisent malgré les personnages, toujours visuellement (couleurs, paysage, toucher...) - le silence et la solitude, résultat de la subjectivité. -l'importance de l'instant présent, pourtant tout aussi construit que les autres temporalités, entre projection et regret, entre élan et nostalgie. - l'impossible réalisation des idéaux de notre civilisation: liberté, bonheur... |
| | Nombre de messages : 1008 Âge : 34 Pensée du jour : SORRY I AIN'T SORRY Date d'inscription : 22/08/2009 | Nemesis / Incoercible envie de bo bun Ven 9 Avr 2010 - 13:04 | |
| Non, ce topic n'ira pas se perdre dans les bas-fonds de la partie littérature, il est quand même ultra intéressant (et égotique, donc double office).
La forme : - Je caméléonise. L'écriture c'est un peu comme un méga appareil digestif doué de raison, je lis, j'écoute, je regarde, l'acide gastrique fait son job, et puis je recrache. Pandé je crois disait qu'il ne croyait pas à la création à partir de rien, je suis infiniment d'accord avec ça. Mais le gros problème c'est que je suis très tentée d'écrire "à la manière de", même inconsciemment. Je me retrouve dans le pastiche, à m'approprier le style de tout ce que j'effleure, bon comme mauvais. - J'ai une sainte adoration pour la variété de notre système de ponctuation et donc, je ponctue. Avec une très nette tendance à abuser du point virgule. Je suis d'ailleurs très critique à l'égard des gens qui ne connaissent visiblement que le point simple, ou que la virgule ; je n'y peux rien, à la lecture, j'ai des envies de meurtre. - Phrases longues voire très voire trop, qui induisent un rythme un peu pesant. - Les caractères se définissent par les actes, perceptions sensibles, pensées et paroles des personnages. Rien ne me rebute plus qu'un profil psychologique mis à plat dans l'incipit. - Narrateur omniscient / prise de parole multiple dans la plupart des cas.
Le fond : - Je hais les grands sentiments, les grandes choses, les grands hommes, les grandes causes. La nature humaine qui me plait est proportionnée de façon plus réduite, et plus réelle je trouve. - Clairement axé littérature de l'imaginaire, tout de même. J'aime beaucoup la littérature blanche pourtant, mais les idées qui me viennent sont toujours décrochées de la réalité par un bout où l'autre. - Toujours plaire, étonner, divertir plutôt qu'édifier. Si un jour j'ai un message sur le sens profond de la vie à faire passer, j'écrirai un essai, pas une fiction.
C'est assez drôle, je ne réfléchis pas vraiment à ce genre de choses d'habitude. Toute seule dans ce cas ? |
| | | Invité / Invité Ven 9 Avr 2010 - 13:23 | |
| Voilà ma patte |
| | Nombre de messages : 60 Âge : 124 Localisation : Tu vois là-bas et bien je suis juste à côté... Pensée du jour : "Je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire" Coluche Date d'inscription : 08/04/2010 | Plume de dragon / Clochard céleste Ven 9 Avr 2010 - 13:51 | |
| cette question est à poser aux lecteurs non aux auteurs. Ce qui fait la patte de l'écrivain c'est la part d'inconscient qu'il dévoile dans ses textes, au-delà de la forme et du fond. |
| | Nombre de messages : 903 Âge : 35 Localisation : Sous l'océan. En train de se battre avec un chacalot. Pensée du jour : Comme un légo mais sans mémoire. Date d'inscription : 23/05/2006 | Vivelespoulpes / Bile au trésor Ven 9 Avr 2010 - 14:04 | |
| Exactement.
Et moi, ma pâte, c'est le spaghetti. |
| | Nombre de messages : 60 Âge : 124 Localisation : Tu vois là-bas et bien je suis juste à côté... Pensée du jour : "Je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire" Coluche Date d'inscription : 08/04/2010 | Plume de dragon / Clochard céleste Ven 9 Avr 2010 - 14:13 | |
| - Vivelespoulpes a écrit:
Et moi, ma pâte, c'est le spaghetti. je suis plus tagliatelle à la carbonara. mais j'arréte le flood. |
| | | Invité / Invité Ven 9 Avr 2010 - 15:03 | |
| Hum... Beaucoup de fautes d'orthographe... Ca compte ou pas ? Sinon, j'aime bien que tout colle un maximum, que mes textes soient parfaits au niveau du scénario, ect... Je suis d'accord avec Pandé, ce post est très intéréssant. Bye. |
| | | Invité / Invité Sam 10 Avr 2010 - 3:44 | |
| Sauf que la part d'inconscient qu'il dévoile dans ces textes, l'auteur, elle sera interprétée par autant de façon qu'il y a de lecteurs, donc c'est assez ardu de parler de patte. C'est plus le coté artisan qui nous permet de cristalliser un auteur autour de schémas, de formes, de bases qu'il utilise. Il y en a pour qui c'est vraiment simple, comme Boris Vian, Lovecraft, King (pour parler de ceux que je connais le mieux), d'autres nettement moins.
Dernière édition par Ma le Sam 10 Avr 2010 - 4:37, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Sam 10 Avr 2010 - 4:30 | |
| Bon pour ce qui est de la syntaxe en elle-même, j'essaie d'éviter au maximum les fautes d'orthographe. Si je poste, il n'y en a pas. Ensuite, j'ai un style où s'alternent les longues phrases. Surtout pou décrire l'atmosphère d'un lieu. Hyperboles, métaphores, exagération, elles y passent pour décrire l'atmospère, le ressenti d'un personnage. J'essaie d'avoir un style pour un public adulte. Mon but, c'est pas les romans jeunesse Pour les dialogues, j'évite d'en faire trop. Le strict nécessaire, sinon on finit par s'étaler soi-même sur le sol. C'est vraiment un point à développer je pense. En ce moment, j'essaie en plus de modifier mon style. Moins de longues phrases, plus de phrases courtes notamment sur les actions. D'ailleurs, mes écrits en sont bourrées. Il se passe toujours quelque chose. Les dizaines de pages où il ne se passe rien, ce n'est pas pour moi. Du moins décrire une porte pendant autant de pages ne présentent pas de réel interêt au niveau de la trame. Je vois mes livres comme des films que je déroule, que j'étoffe au fur et à mesure. Pour ce qui est de mes personnages, j'aime leur donner un passé. La description physique est plus sommaire, mais leur personnalité importe plus à mon sens. Pour les thèmes que j'aborde, ils sont souvent assez sombre. La peur, la mort, la recherche de soi. Et, mes personnages en prennent pas mal dans la gueule, mais en amour, disons qu'ils sont plus ou moins heureux. Et j'aime écrire des choses documentées. Faire de la recherche permet d'ancrer son récit dans un minimum de réalisme. Si j'écris sur un sujet historique, il faut d'abord que je fasse pas mal de recherches avant de m'attaquer à l'écrit en lui-même. |
| | Nombre de messages : 60 Âge : 124 Localisation : Tu vois là-bas et bien je suis juste à côté... Pensée du jour : "Je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire" Coluche Date d'inscription : 08/04/2010 | Plume de dragon / Clochard céleste Sam 10 Avr 2010 - 6:29 | |
| Le choix du vocabulaire, la façon de s'exprimer, la manière de décrire tel personnage, tel lieu vient au delà du choix de l'auteur, de toute son éducation, son instruction, son vécu. C'est en cela que je pense que la patte de l 'auteur est la part d'inconscient qu'il met dans ses oeuvres.
Ensiute Revan, même avec 10 relectures, il reste toujours des fautes qui sont invisibles pour toi mais trés perceptible pour un oeil neuf. Donc une relecture par une autre personne est indispensable.
ensuite un film ne sera jamais un livre et vice versa. Cela dit je comprends aussi que trop de description ne te plaise pas. Je pense que comme tout il faut savoir dosé pour créer une ambiance et une intensité. Bref de quoi intéressé le lecteur jusqu'au bout.
Dernière édition par Plume de dragon le Sam 10 Avr 2010 - 7:54, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Sam 10 Avr 2010 - 7:51 | |
| Oui, une relecture par un autre est indispensable. Et "pour le film qui ne fait pas un livre", je suis tout aussi d'accord Je vois le fil conducteur à travers les séquences que j'imagine, mais j'essaie d'étoffer le tout. La description ne me dérange pas. Mais certaines personnes passent dix pages à décrire une clairière sans que cela ne soit utile. Le lecteur ne s'y intéresse pas justement |
| | Nombre de messages : 928 Âge : 30 Localisation : Marseille. Date d'inscription : 23/11/2006 | Caliméro / Bile au trésor Sam 10 Avr 2010 - 11:46 | |
| Sinon on fout toutes ces conneries de figures de style de côté et on écrit comme on sait le faire (oui je suis un lycéen terrorisé par les chiasmes et autres oxymores ) |
| | | Invité / Invité Sam 10 Avr 2010 - 12:24 | |
| A fond avec Caliméro ! Mais écrire, ca s'apprend, que ce soit avec un clavier ou un crayon... La communication a peut-être été un instint pour l'homme, mais écrire, sûrement pas. |
| | Nombre de messages : 4933 Âge : 32 Pensée du jour : Pas avant mon café. Date d'inscription : 16/10/2008 | Nyra / Celle qui roxait du caribou Sam 10 Avr 2010 - 12:25 | |
| Ma syntaxe est tellement torturée que Mylène Japanoi en pâlirait. |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Dim 11 Avr 2010 - 2:49 | |
| Alors moi, après l'écriture (pas encore retapés au pc, et pour certains pas à publier) de quatorze romans, et quelques nouvelles, j'ai repéré certains trucs qui reviennent, que ce soit à mon avantage ou désavantage. La notion de défaut ou qualité dépend totalement du lecteur, donc je pense que par "patte", on doit entendre tout ce qui nous est propre, peu importe que ce soit un défaut ou une qualité. Par exemple moi, je déteste lire des histoires peu descriptives, où les 3/4 des phrases tiennent en une ligne, les virgules sont peu présentes, et les dialogues tous rares et importants. Je trouve cela irrégulier ; du condensé peu adouci d'un côté, et du vide de l'autre. D'autres adorent, pour eux c'est le must de ne mettre que le strict nécessaire à l'histoire. Question de point de vue. Comme j'ai déjà dit sur un autre post, je suis en adéquation avec mes envies, j'écris ce que j'aimerais lire. Par conséquent, moi j'aime les histoires aux beaux paysages, comprendre ce que l'auteur attend de moi, le prendre comme un guide dans son monde afin d'y plonger plus profondément encore, qu'il me dise ce que c'est, ce qu'il voit, par où aller etc Donc plus il en dit, plus ça me plaît, et plus j'accroche au récit. Bon, il ne faut pas tomber dans du Zola non plus, je respire quand même. Mais un bon George Sand ou Balzac... Ca m'inspire. J'écris donc avec du détail, des émotions décrites en profondeur, et des images. Parfois j'insère des passages un peu métaphoriques, des objets symboliques, je garde tout de même mes premiers amours poétiques dans ma façon d 'aborder un thème. La fin est souvent une morale que le personnage tire de cette expérience. C'est naturel, pas volontaire. J'aime beaucoup partir de deux façons de voir une période identique, selon le personnage dans lequel un se trouve, puis les ramener à la même scène, lorsqu'ils se recroisent. Plus on approche du moment où ils vont se retrouver, plus l'alternance des rôles est rapide. Ca donne un certain effet. Je coupe mes chapitres comme il faut. Dès que je rédige, je sais quelles scènes je vais y mettre, et comment il sera conclu. C'est un de mes atouts. Voilà, ça je sais que je le vois un peu partout dans mes oeuvres, je pense par conséquent que c'est cela ma "patte". |
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