Le risque d'être volé (c'est le mot) n'est pas si infime. Les minables incapables qui veulent paraitre plus qu'ils ne sont existeront toujours.
Une vieille amie me racontait l’histoire de l’écrivain russe Scholochov qui a publié coup sur coup deux grands romans qui lui permirent de vivre aisément de ses lauriers durant tout le reste de sa vie.
Et pourtant, ses deux grandes fresques furent piratées. Plus exactement, cet écrivain russe n’en était pas un, comme le démontrèrent les autres nouvelles sans intérêt qu’il publia depuis, ainsi que le changement de style brutal, soudainement lourd et confus, du final du deuxième roman. Il s’avéra qu’il les vola probablement à un officier blanc tué durant la guerre civile.
Quelle est alors la solution ? Votre œuvre piratée restera quand même le livre de quelqu’un d’autre et un procès n’y changera rien. Pour la postérité, on connaitra le nom de Scholochov et l'officier blanc demeurera et un inconnu.
On peut cependant se protéger. Cela ne remplacera bien sûr jamais l’antériorité de publication mais cela peut vous aider à prouver la véritable fililiation. Voici par ordre croissant de protection les six différents palliatifs possibles :
• Dépôt chez des amis.
• Publication sur Internet. Tous les gérants de site sont de par la loi des éditeurs.
• Lettre recommandée scellée et autoadressée.
Ces 3 procédés sont des attrape-nigauds, car l’antériorité peut être facilement traficoté, et ne sera donc pas véritablement retenue par les tribunaux.
• Dépôt chez un notaire. Efficace, mais excessivement cher.
• Lettre Soleau (cliquer sur le lien) coute 20 € et sera une preuve retenue. On n’a cependant droit qu’à 7 pages et l’enveloppe sera percée au laser.
• Le dépôt à la SGDL (cliquer sur le lien) est selon moi le plus adapté puisque le dépôt peut se faire sous toute forme désirée et ne revient qu’à 50 € tous les 4 ans.
• Le dépôt à la BNF (cliquez sur ce lien). Il faut que l'ouvrage soit imprimé à au moins 100 exemplaires.
Alors que faut-il en retenir ? Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes ici dans un atelier de lecture. Cela signifie que notre roman sera profondément remanié lorsque nous nous déciderons finalement à contacter les éditeurs.
Le premier jet met en place le scénario, et prouve une antériorité des écrits. C'est de toute façon une étape avant celle des retouches. Avant de publier sur Internet, un simple envoi recommandé à la SDGL (45 € + recommandé + CD + papier) vous garantira donc la tranquillité. Lorsque vous vous adresserez aux éditeurs, un deuxième envoi à la SDGL sera intelligent, car tous les éditeurs ne sont pas sérieux.
Quant à savoir si un vrai éditeur va lire le forum, et vous contactera, je n'y crois pas du tout. Il a déjà bien à faire avec tous les tapuscrits qu'il reçoit directement. Mais qui sait ?