"Nouveaux ou non inscrits". Ca n'est sans doute pas la meilleur endroit pour poster ça. Ou peut-être que si.
Je suis certes nouveau. Et ma question est la question que peut se poser le "Nouveau" de base. D'ailleurs, en fait de question, il s'agit plus d'un problème que je partage avec vous.
J'ai commencé un roman de S-F. Je le rumine depuis des années, sans même avoir poser mon stylo sur une feuille. Ca doit bien faire dix ans maintenant.
Et il y a deux semaines, j'ai réussi à écrire la première ligne ! Inutile de dire que ça n'a pas été une mince affaire. Aujourd'hui, deux pages sont écrites. Ca me semble énorme. Et tellement infime tant ce dans quoi je plonge me paraît immense. Je surnage sans me faire engloutir. Mais je dois avouer que seul face à mes pages, avançant vers une fin inconnue, découvrant un univers dont seuls les grands principes ont été esquissés, rencontrant des personnages que je crée mais que je ne connais pas, je suis un peu perdu. Perdu est un mot un peu fort. Disons plutôt que c'est une situation nouvelle pour moi, et que j'ai atterri sur ce forum pour rencontrer des personnes qui ont déjà traversé de tels instants.
Pourtant, j'ai un autre souci. Et pas des moindres. Je suis en train d'accoucher de la chose la plus énorme jamais produite par mes soins. Ce nouveau bébé, en évolution constante, apparait, aspirant mes pensées et phagocytant mon âme pour se matérialiser aux yeux de tous. Il grandit sans cesse et évolue.
Si j'ai bien besoin de soutien, puis-je seulement exposer ces lignes à des idées étrangères ? Je n'ai, a priori, pas de soucis avec mon orthographe. Pas trop. Je n'ai, a priori, pas trop de soucis avec mes conjugaisons. Mon style est critiquable, la manière dont je mène mon histoire aussi. L'histoire elle-même l'est. Mais j'hésite. C'est resté en moi tellement longtemps, c'est tellement personnel, que le fait de l'exhiber avant même que ce ne soit fini me fait peur. Est-ce que cela ne risque pas de m'influencer de manière dangereuse ? J'ai, je crois, réussi à me départir des styles envahissant des auteurs que j'ai pu lire. D'ailleurs, pour pouvoir commencer à écrire, j'ai cessé toute lecture personnelle pendant près d'une année. Ce texte, loin d'avoir atteint sa forme fixe, ne risque-t-il pas de se changer en un enfant difforme, qui jamais n'atteindra l'âge adulte sous la pression d'influences extérieures ?
Je partage avec vous mes craintes en même temps que je les partage avec moi-même. C'est, je pense, un nouveau pas à sauter après celui de la page blanche. Après tout, peut-être est-ce autre chose... La peur de confronter ce que j'ai fait à des regards critiques ? Pour l'instant, seuls quelques amis de confiance m'ont donné leur avis des plus consensuels... Le temps est peut-être venu de faire voir la lumière à ces quelques phrases ? J'ose espérer que cela me permettra d'aligner leur consoeurs avec plus de facilité... Mais j'hésite toujours... et me tourne vers vous, qui avez pu traverser période similaire, quoique je ne vous le souhaite pas !