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| Le roman, de la "vie racontée" | |
| | Nombre de messages : 2046 Âge : 32 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/11/2007 | petit tiret / Crime et boniment Dim 8 Mar 2009 - 15:55 | |
| J'ai été absente quelques temps étant donné que j'ai eu beaucoup de boulot (mon T.P.E. passionnant sur l'histoire du zéro entre autres ) et beaucoup d'autres choses à faire d'ailleurs... Je reviens et c'est encore pour parler de boulot mais bon ^^ J'adore mes études ^^ "Un roman n’est pas de la vie représentée. C’est de la vie racontée. Ces deux définitions sont très différentes. La seconde est, seule, strictement conforme à la nature du genre. Si le roman est de la vie racontée il suppose un narrateur. C’est si l'on veut un témoignage et qui implique deux choses : une réalité que l’on atteste et un témoin qui l’atteste." Paul Bourget C'est la citation qu'on doit discuter dans une dissert. J'vous demande pas d'aide au devoir, cette phrase m'a juste fait penser à un topic qui s'intitulait "pourquoi écrivez-vous" et où, je me souviens, Menear et Nox avaient écrits qu'ils mentaient . Munie de mon décodeur, j'ai interprété la citation de la manière suivante : le roman n'est pas fidèle à la réalité mais dépend de l'auteur qui, tantôt ment volontairement, tantôt se veut fidèle mais ne peut se départir de sa subjectivité et dépeint, aussi réaliste soit-il, une vision personnelle du monde. (Par contre je m'interroge toujours sur le terme "témoignage" ; un "témoignage", c'est censé être fidèle ) J'ajoute une citation de Louis Aragon "L'art du roman est de savoir mentir". Et voilà, je voudrais bien votre avis sur le sujet ^^ |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Dim 8 Mar 2009 - 16:16 | |
| Toujours les vieilles histoires de dichotomie entre le vrai et le réel. De ce que j'en lis, le mec ressasse les mêmes lieux communs que plein d'autres, soit que le boulot d'un écrivain c'est de créer quelque chose de plus vrai que la réalité par le biais du mensonge. L'auteur aura assimilé le réel plus ou moins objectif pour en faire sa tambouille histoire d'en ressortir une vision du monde inhérente à sa singularité propre.
Tu peux toujours glisser une allusion à Stendhal (« un roman, c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin »), marteler du Proust et du Céline de tous les côtés (les deux pointures en matière d'autobiographie romancée), peut-être tenter un petit tour chez les surréalistes (Vian et consorts, même si ça peut vite devenir litigieux, m'est avis), et faire une allusion à Kafka. Je saurais pas te le ressortir précisément mais y'avait cette anecdote qui disait qu'ayant rencontré une petite fille qui chialait sur sa poupée perdue, il s'était mis en tête de lui adresser des lettres (une bonne quantité, d'ailleurs, il me semble) en lui faisant croire qu'elles étaient de la main de la poupée. Il lui inventait une vie, un mariage et tout le bastringue, à tel point que la petite fille finissait par en oublier de s'inquiéter pour le jouet. Ca doit se trouver sur le net, mais là, à chaud, j'ai du mal à remettre le doigt dessus, je t'avoue.
Bonne chance, en tout cas. |
| | | Invité / Invité Dim 8 Mar 2009 - 20:35 | |
| - Citation :
- Munie de mon décodeur, j'ai interprété la citation de la manière suivante : le roman n'est pas fidèle à la réalité mais dépend de l'auteur qui, tantôt ment volontairement, tantôt se veut fidèle mais ne peut se départir de sa subjectivité et dépeint, aussi réaliste soit-il, une vision personnelle du monde.
Fais attention quand même, la citation de départ ne parle pas d'auteur, seulement de narrateur. Après, évidemment, le(s) narrateur(s) est (ou sont) souvent un (des) porte-parole(s) de l'auteur, mais je crois qu'il ne faut pas les confondre. Pour cette histoire de témoignage, oui, c'est censé être fidèle. Cela dit, il existe des "faux témoignages", ou des témoins de bonne foi qui n'ont pas tout vu, qui inventent, etc. Et le sujet a l'air marrant. La citation est tellement "au ras des pâquerettes" qu'elle en devient presque indiscutable, mais elle prend l'exact contre-pied des théories d'un Balzac ou d'un Zola, et rien que pour ça j'aurais aimé avoir ce sujet dans ma jeunesse. |
| | Nombre de messages : 1756 Âge : 32 Date d'inscription : 07/01/2007 | Harmony / Fiancée roide Dim 8 Mar 2009 - 20:46 | |
| Ton sujet est vachement plus difficile que ceux qu'on nous donne... |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Dim 8 Mar 2009 - 20:55 | |
| - RB a écrit:
Et le sujet a l'air marrant. La citation est tellement "au ras des pâquerettes" qu'elle en devient presque indiscutable, mais elle prend l'exact contre-pied des théories d'un Balzac ou d'un Zola, et rien que pour ça j'aurais aimé avoir ce sujet dans ma jeunesse. Où est la contradiction avec Balzac ou Zola ? Le réalisme voulait peindre le tableau le plus crédible qui soit, ce qui n'empêchait pourtant pas l'auteur d'y impliquer une grande part de subjectivité. Dommage que je supporte ni l'un ni l'autre, mais du peu que j'aie lu du Père Goriot, la pension était bel et bien racontée et non décrite. Zola, c'est encore différent, je pense, parce que c'est une autre école, le naturalisme, et que ça pousse plus sur l'aspect démurgique de l'auteur et sur une certaine physique des circonstances que sur le réalisme strict, mais ça reste dans le même goût. Qui plus est, si les réalistes s'étaient contentés de décrire, ils auraient été oubliés aussi sec en tant qu'il y aurait rien eu de littéraire (littérature induisant création) dans leurs productions. Y'a la même distance entre un Zola et un livre d'histoire qu'entre une photo d'identité et un Doisneau, mettons. |
| | | Invité / Invité Dim 8 Mar 2009 - 21:01 | |
| La contradiction, je l'ai dit, se fait par rapport aux théories de Zola et de Balzac, pas par rapport à leur pratique. |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Dim 8 Mar 2009 - 21:07 | |
| M'est avis que ce serait les réduire à pas grand-chose (et surtout pas de la littérature), d'autant plus qu'élaborer des théories sans applications concrètes, ça s'apparente à brasser du vent ; m'enfin passons, le sujet a assez dévié comme ça. |
| | Nombre de messages : 2046 Âge : 32 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/11/2007 | petit tiret / Crime et boniment Lun 9 Mar 2009 - 0:21 | |
| - Citation :
- Fais attention quand même, la citation de départ ne parle pas d'auteur, seulement de narrateur. Après, évidemment, le(s) narrateur(s) est (ou sont) souvent un (des) porte-parole(s) de l'auteur, mais je crois qu'il ne faut pas les confondre.
Je m'en suis bien rendue compte, mais c'est surtout parce que je savais pas comment formuler ma phrase ^^ Je ferai gaffe dans la dissert. J'ai un peu de mal parfois à distinguer narrateur/auteur mais j'en suis parfaitement consciente. Merci pour les pistes Hobbes, et effectivement, je trouve aussi que c'est un sujet de dissert amusant |
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